samedi 11 septembre 2010

Jardin de contrastes

Jardin de contrastes: "



Gouttes sur gauraUn des plaisirs du jardin est de créer des contrastes.

Je ne veux pas parler ici du contraste évident qui règne entre le jardin d'eau et le jardin de fleurs de Claude Monet à Giverny, mais de celui, très raffiné, qui s'observe à l'intérieur même du clos normand.

Les massifs fleuris imaginés par le peintre s'alignent sur un hectare, et pourtant il n'en y en a pas deux pareils. Leurs disparités ne sont jamais aussi marquées qu'en fin d'été.



Les contrastes reposent sur les couleurs, bien sûr, les parterres monochromes ou au contraire multicolores alternent avec ceux où s'harmonise une gamme de couleurs resserrée, chaude ou froide.

Monet jouait aussi du contraste entre les carrés d'une même variété de fleurs et les parterres qui en mêlent un grand nombre de formes, de textures et de hauteurs différentes.

La taille des tiges entre en jeu elle aussi, depuis les géraniums au ras du sol jusqu'aux soleils géants, qui se dressent fièrement à trois ou quatre mètres de haut.

Enfin, les massifs s'opposent par leur densité, certains épais comme des murs, d'autres à la légèreté subtile de prairie.
Le côté naturel de ces derniers est obtenu avec des fleurs de culture, et c'est du grand art. Regardez comment les gauras se courbent sous le poids de leur collier de gouttes, offrant leurs lignes gracieuses en contrepoint aux roses, aux amarantoïdes, ces petites boules de peluche rose qui font penser au trèfle, aux verveines, aux sauges, aux mauves, aux glaïeuls, aux mini rosiers...

En cuisine, ce serait une délicate mousse fruitée à la fin d'un repas roboratif. L'oeil se repose un instant, volette comme un papillon parmi toute cette finesse, avant de retourner se poser un peu plus loin sur un parterre aux masses denses et aux couleurs intenses.

Le contraste, source d'équilibre et d'harmonie.

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