jeudi 28 octobre 2010

Valérie Fourneyron interviewée par Libération : «La FFF doit tirer les leçons du gâchis de l’été»

Valérie Fourneyron interviewée par Libération : «La FFF doit tirer les leçons du gâchis de l’été»: "

footballPar RENAUD LECADRE


Que vous inspirent ces états généraux du football ?


Au-delà d’une mise en scène politique discutable, il est important de prendre ce moment pour tenter de répondre aux questions qui agitent le football. La FFF doit tirer les leçons du gâchis de l’été : elle est à la tête du sport le plus pratiqué, le plus populaire, le plus médiatisé. Son poids est énorme, ses responsabilités le sont aussi. Elle a trop gouverné au fil de l’eau et n’a pas assez protégé sa discipline et ses joueurs des dérives du foot-business et de l’argent-roi. C’est l’occasion pour la FFF de reprendre la main.


On est en plein débat budgétaire, avec une enveloppe sport en baisse…


Exact, mais cela fait des années que le budget sport diminue, moins 40% en euros constants depuis 2003 ! A défaut de projet politique, le ministère abandonne le sport pour tous, les directions départementales jeunesse et sport, l’emploi sportif, et demande au Centre national pour le développement du sport (CNDS) - dont ce n’est pas la mission - de financer 150 millions d’euros pour les stades de l’Euro 2016. Une bonne nouvelle pour le football, mais une mauvaise pour les autres disciplines qui n’auront que des miettes.



Rama Yade est-elle à la hauteur ?


Elle sera jugée sur son action, mais pour moi, elle n’a pas assez pesé pour défendre la place du sport dans la politique gouvernementale. Aujourd’hui, les ministres et le président de la République se servent des sportifs à des fins de communication, mais ils ne servent ni le sport ni les sportifs. Les seuls textes que le gouvernement ait défendus ces trois dernières années avaient essentiellement trait au football et aux intérêts financiers du sport : agents de joueurs, niches fiscales et droits TV, paris en ligne… Quelle empreinte Laporte et Yade laissent-ils à part celle-là ?


Le clivage entre amateurs et professionnels est-il si important ?


Evitons de les opposer systématiquement. Il n’y a pas les gentils bénévoles qui n’y connaissent rien et les professionnels brillants et bons gestionnaires. Les clubs professionnels ont besoin du vivier de joueurs formés au niveau amateur et le monde amateur a besoin d’une élite exemplaire et dépend en partie du financement de la taxe sur les droits TV. La question est celle du poids respectif de chacun dans les instances gouvernantes. Le cadre associatif doit impérativement demeurer, mais le président de la FFF sera légitime s’il est reconnu par toutes les composantes du football.

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