jeudi 23 septembre 2010

La mondialisation pour les nuls

La mondialisation pour les nuls: "Extrait de l'introduction

«Aujourd'hui nous recevons trois éducations différentes ou contraires : celle de nos pères, celle de nos maîtres, celle du monde. Ce qu'on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées des premières.»
MONTESQUIEU

Les Français, dans leur grande majorité, n'aiment pas la mondialisation.

Sondage après sondage, ils sont de plus en plus nombreux à voir en elle un motif de crainte pour leur mode de vie plutôt qu'un espoir d'ouverture et de changement. De toutes les nations développées - voire de toutes celles où sont organisées des enquêtes d'opinion -, la France est la seule dans ce cas (nos amis francophones, d'Europe et d'ailleurs, manifestent généralement moins d'inquiétude, ce qui ne les empêchera pas - nous l'espérons - de trouver un intérêt à la lecture de cet ouvrage, qui a aussi été conçu à leur intention).

Chaque élection semble l'occasion de manifester cette aversion pour une mondialisation accusée de tous les maux : génératrice de chômage par les délocalisations, elle accroîtrait en outre les inégalités en appauvrissant encore les pays les plus pauvres et les travailleurs les plus modestes des pays riches. Sa responsabilité serait également engagée dans la dégradation de l'environnement, la prolifération du terrorisme, la multiplication des épidémies et la perte des identités nationales.

Lors du référendum de 2005 sur la Constitution européenne, ce n'est pas tant l'Europe qui a été rejetée que son incapacité supposée à protéger les Français de la mondialisation. À cette occasion, on a pu mesurer la puissance du mouvement «antimondialisation», devenu «altermondialisation». Celui-ci a contribué à détourner l'électorat du choix pour le «oui» qui lui était pourtant recommandé conjointement par les deux forces principales de la majorité et de l'opposition. Dans aucun autre pays un mouvement contestataire de cette nature n'a su acquérir une telle influence.

La leçon a été bien retenue par les hommes politiques - de la droite à la gauche en passant par le centre -, qui ne manquent plus jamais une occasion de pourfendre le dragon de la mondialisation avec le sabre de bois de la réglementation et de la fiscalité, et qui flirtent dans leurs discours avec le protectionnisme quand ce n'est pas avec la xénophobie, la peur de «l'autre»."

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