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Je l'avoue avec une grosse pointe de honte, le premier souvenir cinématographique que j'ai de Carmen Maura date de son rôle dans 'Le Bonheur est dans le pré' avec Michel Serrault en 1995. Elle était excellente en épouse qui feint de retrouver son vrai mari mais sa carrière et son talent ne se limitent pas à cela. Un coup d'oeil sur son parcours suffit à rajouter un peu plus à mon embarras. Carmen Maura est née en Espagne en 1945. Fille d'un politicien conservateur espagnol, elle a d'abord tenu une galerie d'art avant de se lancer dans la comédie. 'Une passion mal vue par sa famille : ' Dans leur milieu, être comédienne équivalait à être une prostituée. Mais c'est la seule chose que je faisait vraiment bien. Si je n'étais pas devenue comédienne, je serais devenue folle' confie t-elle. Elle apparaît pour la première fois en 1971 au cinéma mais c'est en 1978 qu'elle se fait vraiment remarquer dans 'Les yeux bandés' de Carlos Saura, un film qui dénonce les états tortionnaires. Le tournant de sa carrière, c'est 1980 et la rencontre avec le cinéaste espagnol Pedro Almodovar qui l'engage sur 'Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier'. Leur collaboration durera près de dix ans et continuera de façon plus sporadique par la suite. C'est avec l'un des films du cinéaste qu'elle obtiendra le Prix d'interprétation à Cannes en 2006 pour son rôle dans 'Volver'. Même si la majorité de ses 78 films ont été tournés en Espagne, Carmen Maura a travaillé avec les plus grands : André Téchiné, Amos Gitaï, Francis Ford Coppola ('Tetro'), Yasmina Reza.
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