Site ouvert directement ,par google,par blogger,par twitter/henrirouen,site ouvert à tous et à toutes aimant rouen,la créativié,0680504877@orange.fr Twitter/henrirouen et henrirousseaurouen sont complémentaires.Pardon si ce dernier est long à venir ayant beaucoup d'archives...
mercredi 25 août 2010
Les écologistes à l'heure du passage à l'âge adulte
Souvenez-vous,
après leurs succès électoraux aux européennes et régionales, les écologistes
–et en premier lieu Daniel
Cohn-Bendit– expliquaient qu’il fallait créer une
structure plus large, plus ouverte que les Verts… Qu’il fallait même
inventer une forme d’organisation nouvelle, participative, ultra démocratique,
pourquoi pas sans militants, avec uniquement des volontaires occasionnels, des
internautes qui interviendraient dans le cadre d’un débat permanent au sein
d’une grande maison ouverte tournée vers la société, une organisation
protéiforme, débarrassée des structures partisanes et de la bureaucratie des
partis politiques classiques. En gros, un truc défini par plein de jolis mots
autant à la mode que creux.
Maturité politique
Donc, ce qui devait arriver arriva: les écologistes
vont bientôt accoucher, d’un… parti
politique (Europe Ecologie) des plus classiques, plus important et
diversifié que les Verts, certes, mais avec des militants colleurs d’affiches,
un joli site Internet, des instances dirigeantes, un secrétaire général et
peut-être même –c’est dire–, un président (même l’UMP n’a plus de président)!
C’est en tout cas ce qui se dessine après la réunion de ce week-end. On
pourrait en conclure rapidement que les écolos ont raté leur opération de
modernisation. Mais ce serait aller trop vite. Ils finissent par faire un parti
parce que (même si ça paraît ringard) c’est quand même la seule façon
démocratique que l’on ait trouvée pour élaborer un programme et désigner des
responsables qui ont vocation à exercer le pouvoir. En revenir à un parti
classique ne veut pas dire que les écolos font du surplace… ils évoluent et
font même preuve d’une certaine maturité politique. Le fait, par exemple, que,
lors des débats de Nantes une table ronde ait été intitulée «Que ferait un
ministre de l’Intérieur écologiste» montre bien que les écologistes ne limitent
plus leur propositions aux seuls domaines environnementaux ou économiques ou à
la protestation antisystème pour tout le reste.
Pourtant, Daniel
Cohn-Bendit n’a pas l’air satisfait de cette évolution. Il
fait un peu sa star. Il exagère, parce qu’effectivement Europe Ecologie
n’aura pas la forme moderniste dont il rêvait et parlait sans toutefois n’avoir
jamais réussi à la définir précisément… Mais si l’on regarde de plus près, sur
le fond, les écologistes français évoluent peu ou prou selon ce que souhaite et
ce que défend régulièrement l’ancien leader de 68. Le
choix quasiment entériné d’Eva Joly pour la présidentielle en est la
preuve. Eva Joly n’est pas la personnalité gauchiste, altermondialiste,
enfermée sur l’environnement ou la contestation de tout que dénonce Cohn-Bendit
quand il étrille ses amis écolos. Le fait que les Verts se retrouvent derrière
cette candidature qui peut séduire de José Bové au centre droit, devrait
suffire au bonheur de Daniel Cohn-Bendit et lui prouver qu’il a quasiment gagné
la partie de l’évolution idéologique.
Dany, la grand-mère et la liberté
Son agacement
ressemble, du coup, à une blessure d’égo. Cohn-Bendit refuse
d’être candidat, de prendre la tête d’Europe Ecologie et puis il râle…
Il est un peu comme la grand-mère, à table, à qui l’on propose en premier de se
resservir du gâteau. Pour montrer qu’elle est bien bonne, elle se sacrifie et
refuse et puis bougonne quand elle s’aperçoit que, du coup, il n’y en a plus
pour elle! Daniel Cohn-Bendit, lui, a trouvé une
jolie formule, un peu plus avantageuse que ma comparaison avec la
grand-mère râleuse… Il dit: «Si ça
continue, je démissionne de mon poste de Zorro.» N’en croyez rien. Il ne
brigue aucune fonction et cette distance vis-à-vis du pouvoir lui confère une
liberté et un ton de sincérité très efficaces (il s’en grise assez souvent,
d’ailleurs). C’est aussi pour ça que l’on peut parier que, malgré sa mauvaise
humeur capricieuse, il gardera son poste de Zorro médiatique des écolos.
Thomas Legrand
Photo: Cécile Duflot, Eva Joly, Daniel Cohn-Bendit aux journées d'été des Verts, le 20 août 2010 à Notre-Dame-des-Landes. REUTERS/Stephane Mahe
Un «dur» à la tête de l'état-major israélien
Coup
sur coup, Benjamin
Netanyahou vient d'envoyer deux messages contradictoires. Le premier de modération face au programme nucléaire iranien a été suivi d'une mise en garde
claire à l'égard de Téhéran et également de Moscou et Washington.
La
nomination plus rapide que prévue d’un nouveau chef d’état-major de l'armée israélienne est tout sauf anodine. Il s'agit d'un message fort adressé d'abord aux Etats-Unis et à la Russie. Des informations filtrent en Israël sur des négociations secrètes entre Russes et Américains qui expliquent le silence étonnant du Premier
ministre israélien après l'annonce de la mise en service du réacteur nucléaire de Bushehr. L’opinion israélienne s’attendait à une
condamnation ferme et même à des mesures de rétorsion, mais l’absence de
réaction tend à démontrer qu’Israël a les mains liées par Washington et Moscou. Benjamin Netanyahou a voulu immédiatement dissiper cette impression.
La modération face à l’initiative de Téhéran ne
cadre pas avec la position du gouvernement israélien et de l'opinion du pays pour qui le programme d'armement nucléaire de la République islamique constitue une menace existentielle. Ni Washington et ni
Jérusalem n’ont pourtant manifesté leur désapprobation lorsque les Russes ont commencé à
charger les 163 barres de 80 tonnes de combustible dans le réacteur de Bushehr qu'ils ont construit.
Ce processus de chargement va durer deux semaines en dépit des sanctions
américaines et européennes et en dépit des mises en garde d’Israël.
Des informations d’origine israélienne révèlent
que les Russes et les Américains ont tout fait pour dissimuler leur accord
secret. En échange du vote par les Russes des sanctions du Conseil de sécurité
de l’ONU contre l’Iran, le Département d’Etat s’est engagé à mettre un bémol sur
l’activation du réacteur et à faire une déclaration sur l’absence de «menace
de prolifération».
Risque
nucléaire
Israël considère que c'est une erreur qui coûtera cher, mais tient pour le moment à préserver des relations redevenues plus amicales avec l'administration Obama. Le risque est grand de permettre à l'Iran d'Ahmadinejad d'avoir à moyen terme une capacité de production de plutonium
militaire. Les Israéliens estiment que les engagements de l’Iran de renvoyer en
Russie les barres de plutonium, pour retraitement, ne peuvent pas être pris au
sérieux. Netanyahou avait été séduit au départ par la
prétendue ligne dure du Kremlin mais déçu ensuite lorsque Sergueï
Kirienko, chef de l’Agence russe à l’énergie atomique, a été envoyé inaugurer
en grandes pompes la centrale de Bushehr. Moscou joue toujours son traditionnel double jeu au Moyen-Orient.
Les Américains ont cherché à calmer les inquiétudes de
Netanyahou en lui garantissant, selon le New York Times, que les Iraniens
ne seront pas capables de fabriquer une bombe avant un an, mais le London Telegraph résume bien les questions en suspens et les doutes. De toute façon, cette perspective ne peut que renforcer les
inquiétudes d’Israël et des pays arabes du Moyen-Orient qui
considèrent la mise en service de ce réacteur nucléaire comme une étape significative
vers l’obtention de l’arme nucléaire.
Pour justifier son silence auprès de son opinion publique, le Premier ministre
a confirmé que tout accord avec les Palestiniens tiendrait compte de la sécurité
d’Israël. Il a en particulier affirmé ses exigences en ce qui concerne la
démilitarisation de l’Etat palestinien avec contrôle effectif de la vallée du
Jourdain à la frontière jordanienne et occupation des crêtes des montagnes.
Message
Mais le message le plus fort envoyé en Israël et à l'étranger est la nomination du général Yohav Galant à la tête de Tsahal. Il a fait carrière dans les commandos de la marine et n’attendra
certainement pas février 2011, la date officielle de son entrée en fonction, pour s’installer aux commandes de l’armée. Cet homme fort qui commandait
la région de Gaza n’aurait pas attendu décembre 2009 pour lancer l’opération «Plomb
durci» et avait suggéré à
son gouvernement d’intervenir une année plus tôt.
Le plan initial de l'opération de Gaza préparée par Yohav Galant était très différent de celui finalement adopté.
Il prévoyait d’aller à la recherche des dirigeants du Hamas pour les extraire
de la bande et la remettre entre les mains de l’Autorité
palestinienne. Le gouvernement avait
alors préféré une option moins radicale. Yohav Galant est un partisan de la manière forte.
Il ne tolèrera pas de rester inactif si, d’aventure, des roquettes et des
missiles se remettaient à tomber sur le sud d’Israël. Le gouvernement compte sur lui pour adresser un message clair aussi bien à
la Syrie, à l'Iran et au Hezbollah qu’aux Américains et aux Européens.
Le profil de Galant est ainsi très différent de son
prédécesseur Gabi Ashkénazi. Ce dernier était arrivé à la tête de l'état-major avec une réputation de baroudeur «golani» mais il avait déçu par ses hésitations, au point que le politologue Emmanuel Navon l'avait
traité de «mauviette». Ashkénazi a
certes réussi à réorganiser l’armée de terre après la déroute relative de la
guerre du Liban de 2006, mais il a refusé de prendre des risques que prendra
certainement son successeur. Les partisans de la manière forte avec l’Iran trouveront auprès du nouveau chef d’état-major une oreille
attentive et sont convaincus qu’il sera capable de s’opposer habilement à
l’administration américaine dans son approche vis-à-vis de l’Iran.
Yohav Galant est réputé pour être un homme de
sang-froid qui sait faire preuve d’autorité et se faire obéir.
Ceux qui le critiquent le trouvent arrogant et l’accusent de ne pas s'embarrasser pour éliminer ses rivaux. Il est fort probable qu’avec lui, aucune tête
d’officier ne dépassera.
Le Premier ministre israélien compte quant à lui sur cette
nomination pour apparaitre comme un homme capable de prendre des décisions difficiles.
Jacques Benillouche
Photo: Cérémonie de l'armée israélienne au mur des lamentations à Jérusalem Baz Ratner / Reuters
"
Katrina: la Nouvelle-Orléans cinq ans après
Voilà un bout de temps que je ne pense plus à Katrina tous
les jours. En tant que membre de la diaspora de la Nouvelle-Orléans, je ne suis
jamais confronté aux restes visibles de la destruction – les bâtiments
abandonnés, les terrains vagues et les maisons sur les portes desquelles est
encore inscrit, à la
bombe de peinture, le nombre de morts à l’intérieur. Lorsque j’enfile
ma casquette des Gold Saints, je
pense au Super Bowl et pas au fait que
l’équipe a failli partir pour
Los Angeles ou San Antonio l’année suivant la tempête. Mais une fleur
de lys (l’emblème des Gold Saints)
est bien plus qu’une fleur de lys. La semaine dernière, un homme assis dans un
bus, avisant ma casquette, a enlevé ses écouteurs et m’a dit qu’il avait quitté
la Nouvelle-Orléans au moment où la tempête faisait rage – il m’a dit qu’il
souhaitait ardemment rentrer mais qu’il n’y est pour l’instant pas parvenu. Lui
pense à Katrina chaque jour.
Lorsque j’ai fait le deuil de la Nouvelle-Orléans
en août 2005, je pensais avant tout à ma famille et aux lieux qui m’étaient
chers: la maison de mes grands-parents, Audubon Park, le Rock ‘N’ Bowl. Cinq
ans plus tard, l’héritage de Katrina est moins présent que je l’imaginais. Si
la tempête a naturellement affecté le paysage de la Nouvelle-Orléans, ses
effets sont aussi visibles qu’invisibles. Katrina est un désastre collectif
enduré en privé, une tragédie qui constitue une rupture temporelle pour tous
les habitants de la Nouvelle-Orléans. Les vies sont aujourd’hui divisées en
avant et après Katrina, chaque événement post-ouragan n’étant relié au passé
que par une ligne pointillée, quand il est relié.
Pour ma grand-mère, Katrina est liée aux soins qu’elle
portait à mon grand-père. Alors que le vent et la pluie menaçaient la côte, ils
ont quitté leur maison en emportant des médicaments et des vêtements pour
quelques jours. Ils sont rentrés à la Nouvelle-Orléans après avoir passé cinq
mois à Houston, mais n’ont pas pu regagner
leur foyer. La maison dans laquelle ils avaient vécu durant un
demi-siècle était inondée, moisie et inhabitable.
Ils ont déménagé dans un appartement plus petit, et les quelques biens qu’ils
ont pu sauver –vaisselle, livres et tout ce qu’il est possible d’accumuler en
57 ans de mariage- a été entreposé dans des cartons. Mon grand-père est mort un
an après leur retour et ma grand-mère pense à Katrina chaque jour –à chaque
fois qu’elle pense à lui.
Tout le monde a son histoire de Katrina –ce que vous avez
vu, les biens et les personnes que vous avez perdus. C’est cette accumulation
d’expériences particulières qui donne à la tempête cette dimension si
personnelle. La reconstruction de la ville et de la Gulf Coast a également pris
une dimension très personnelle. Katrina a donné naissance à une culture de la
débrouille individuelle. Lorsque les eaux se sont retirées, le programme
Road Home n’a pas été en
mesure de fournir les fonds nécessaires promis à des propriétaires désespérés,
tandis que la gouverneur Kathleen Blanco et le maire de la Nouvelle-Orléans,
Ray Nagin, se rejettaient l’un sur l’autre (ainsi que sur le directeur de la
FEMA, Michael Brown) la responsabilité du manque de coordination et de progrès.
Les familles et les associations locales ont fait, pour elles-mêmes, ce que les
bureaucrates s’avéraient incapables de faire, en reconstruisant leurs quartiers
par la seule force de la volonté.
Cette autarcie contrainte a considérablement modifié la
psyché et la politique de la Nouvelle-Orléans post-Katrina. Joseph Cao, avocat issu
de l’immigration n’avait jamais, avant l’ouragan, mis le doigt dans la
politique. Après la tempête, il a été au coeur d’une des plus belles histoires
de la Nouvelle-Orléans, la reconstruction en un temps record du quartier
américano-vietnamien dans l’est de la ville. Cao, tirant parti du rôle de
premier plan qu’il avait joué dans cet épisode, a fait son entrée à la Chambre
en 2008, battant le sortant William J. Jefferson, figure politique locale aujourd’hui
en prison pour
corruption aggravée. Le maire de la Nouvelle-Orléans, Mitch Landrieu et
le président de la Paroisse (en Louisiane
les Comtés s’appellent des Paroisses (Parish), note du traducteur) de
Plaquemines, Billy Nungesser ont sortit les sortants en promettant qu’à
l’inverse de leurs prédécesseurs, ils ne se laisseraient pas aller à
l’inaction. (Cette philosophie à été mise à rude épreuve avec la fuite
de pétrole de BP, Nungesser insistant sur le fait que lui et les autres
représentants faisaient «tout ce qui était physiquement possible pour sauver le
littoral de la Louisiane».)
Cette croisade contre l’inertie pourrait bien se transformer
en un simple outil rhétorique pour une nouvelle génération de politiciens
corrompus en Louisiane. Il semble pourtant que quelque chose de différent est
en train de se mettre en place. Avant la tempête, les problèmes de la Nouvelle-Orléans
-un système scolaire défaillant, des infrastructures déliquescentes et un fort
taux de criminalité - semblaient systémiques et irréductibles. Katrina a montré,
de la pire des manières, que la façon dont les choses se déroulent n’est pas immuable.
Car l’ouragan a également fourni aux habitants de la Nouvelle-Orléans une
occasion sans précédent de reconstruire une ville qui ne fonctionnait pas.
Les changements opérés dans la Cité du Croissant (surnom de la Nouvelle-Orléans) depuis
Katrina sont impressionnants. Peu après la tempête, l’Etat
a pris le contrôle des écoles les moins performantes du service public.
En 2007, le Conseil municipal a fait voter la
destruction de 4 500 logements du parc public, avec la promesse qu’ils
seraient remplacés par des résidences accueillant des catégories sociales
variées. Cette année, Landrieu et le service de l’inspecteur
général de la ville ont décidé de s’attaquer au système
des marchés publics, notoirement corrompu. Le département de la Justice
et le FBI, parmi d’autres, participent aux efforts entrepris pour réformer
la police de la Nouvelle-Orléans, que le maire à décrit, lors de son
entrée en fonction, comme «une des pires polices du pays».
Ces réformes ont été naturellement très applaudies par les
partisans de la bonne gouvernance. Le «New Orleans
Index at Five», un grand rapport produit par la Brookings Institution
et le centre de Statistique de la Great New Orleans Community tend à montrer
que la ville a bien plus de ressort depuis Katrina. Depuis la
catastrophe,insiste le rapport,
les organisations de quartier jouent un rôle civique plus important, davantage
d’enfants ont accès à des écoles de meilleure qualité, dont le nombre a
augmenté, et le long processus de réforme du logement public et du système
judiciaire est sur les rails.
Mais malgré tout ce qui a déjà été fait, les problèmes structurels
de la Nouvelle-Orléans n’ont pas pour autant disparu. Avant comme après
Katrina, des tensions subsistent entre la culture indestructible de la ville et
son économie fragile. Les orchestres de jazz et les Social Aids
and Pleasure Clubs ont fait leur grand retour, démontrant la volonté de
rétablir les traditions qui ont fait de la Nouvelle-Orléans une ville unique.
Mais la ville n’est pas parvenue à moderniser une économie pour l’essentielle
centrée sur le tourisme, le pétrole et le gaz, ainsi que sur le fret. La
récession d’ampleur nationale, la fuite de pétrole de BP et la fermeture
annoncée des chantiers navals d’Avondale rendent ces ressources
potentielles plus fragiles que jamais.
Katrina a également exacerbé les tensions raciales
préexistantes à la Nouvelle-Orléans. L’ouragan, dont les conséquences ont bien
plus dramatiquement frappé les habitants noirs et pauvres a vu la population
des Africains-Américains passer de 67% en 2000 à 61% en 2008 (PDF)
dans la Paroisse d’Orleans (où se situe la ville). Landrieu, premier maire
blanc de la ville depuis son père,
Moon Landrieu, en 1978, a remporté les élections grâce à un soutien
massif des noirs, déclarant que sa victoire «était le signal d’une ville ayant
décidé d’être unie plutôt que divisée». Malgré cela, les divisions ne peuvent
être balayées du jour au lendemain. La destruction, en 2007, du parc de
logement public, a été perçue par certains dirigeants de la communauté comme
une manière de se débarrasser
des Africains-Américains à faible revenu. Et les rapports
incessants de fusillades à caractère racial qui se sont produites dans
les jours suivant la rupture des digues – un ancien habitant blanc a été
récemment mis en examen pour crime racial après avoir insulté
trois «étrangers» noirs avant de leur tirer dessus à Algiers Point - ont
encore renforcé l’idée que la réconciliation raciale est un rêve impossible.
Bien qu’il y ait de nombreuses raisons de se montrer cynique
à l’égard de la Nouvelle-Orléans post-Katrina, l’expérience de mort imminente
de la ville tend à changer votre point de vue. Chacun de mes séjours dans cette
ville qui est la mienne revêt davantage d’importance, me donnant l’occasion de
visiter les lieux que je craignais engloutis à tout jamais en 2005. Mais je
visite également des quartiers où je ne m’aventurais pas auparavant, pour
admirer les progrès sur le Lower Ninth Yard, me balader dans Gentilly et le New
Orleans East, admirer les extravagants costumes indiens de Mardi Gras présentés
dans la House of Dance and
Feathers. Katrina fut un désastre personnel, mais ce désastre m’a
donné l’occasion de réaliser à quel point la Nouvelle-Orléans, mais aussi ses
habitants, forment un tout. Au-delà des Saints,
de la musique et de la culture, je réalise aujourd’hui que tout le monde est
partie prenante de cette ville, derrière les mêmes digues et levées fragiles.
Josh Levin
Traduit par Antoine Bourguilleau
Photo: Nouvelle-Orléans quartier du Lower Ninth Yard Eric Leser
"De plus en plus difficile de mentir à ses proches sur Facebook
Elle court elle court la rumeur, mais depuis mercredi
18 août c'est officiel: Facebook
a lancé «Places», un système qui permet aux utilisateurs d'indiquer leur
situation géographique à leurs amis. Cliquez ici
pour savoir comment désactiver cette fonction.
Bon, je ne vous conseille pas de le faire tout de suite,
mais on sait bien comment ça marche, avec Facebook. Places est une énième
nouvelle façon d'interagir avec vos amis, votre famille, vos collègues ou des
inconnus sur le site. Ça ne manquera pas d'affecter vos relations pour le
meilleur ou pour le pire, enfin plutôt un mélange des deux. Et compte tenu de
la portée d'une telle initiative, on ne peut pas vous traiter de paranoïaque si
vous songez à cliquer sur le bouton désactiver. Une chose plus particulièrement
m'effraie avec Places: c'est un service qui va transformer Facebook en police
de l'honnêteté, un sérum de vérité sociale qui vous interdira les petits
mensonges inoffensifs que vous racontiez auparavant à vos amis, votre famille
et vos collègues quand ceux-ci vous demandaient où vous étiez la nuit dernière,
ce que vous faisiez, et avec qui. L'idée peut paraître séduisante, mais c'est
tout l'inverse.
Rien de neuf avec Places, puisque c'est à peu de choses
près un service à la Foursquare, cette
start-up spécialisée en géolocalisation et qui a attiré plusieurs millions
d'utilisateurs en l'espace d'un an. Lorsque vous entrez dans une boutique ou un
restaurant, vous pouvez sortir votre téléphone et «check in» (Ndt: indiquer
votre présence) avec Places, exactement comme avec Foursquare. Désormais, tout
votre entourage –ou bien, selon vos paramètres de confidentialité Facebook,
l'univers tout entier– saura où vous vous trouvez. Pour les fans de Foursquare,
ce service favorise les rencontres fortuites –vous savez quand vos amis
traînent dans un club pas loin– et permet de repérer les endroits les plus
populaires d'une ville –si tout le monde check in au kebab d'en bas, c'est
qu'il doit être particulièrement délicieux.
Attention, on peut vous checker
Je ne crois pas que ces gens aient entièrement tort. Même
si je n'ai jamais éprouvé le moindre intérêt à utiliser Foursquare, je
comprends que ça plaise à certains; ce n'est pas comme si dire aux gens où on
se trouve était une nouvelle convention sociale complètement dingue et
ultra-provocante. Mais le système de Facebook va plus loin que Foursquare et
consorts. Quand vous «checkez» dans un restau, Facebook vous offre la
possibilité de checker d'autres personnes. Ça fonctionne un peu
comme le système de tags: vous pouvez déjà taguer votre frère dans une photo où
vous mangez ensemble à l'Hippopotamus, maintenant vous pouvez également
indiquer qu'il se trouve à l'Hippopotamus avec vous en ce moment-même. Les paramètres de confidentialité de
ce tagging géographique sont similaires à ceux du tagging photo: vous
pouvez décider qui sera informé lorsqu'on vous tague quelque part, vous pouvez
aussi effacer un tag, et même empêcher tout le monde de vous taguer, point.
Laisser les gens checker pour les autres pose alors deux
problèmes évidents. Le premier –pas très grave– c'est le faux tag. Et si
quelqu'un vous tague à un endroit où vous n'êtes pas? (Facebook a mis en place
une sorte de «sécurité» pour ce cas de figure, puisque la personne qui vous
tague doit elle aussi se taguer au même endroit.) Le second problème avec
Facebook Places –et le plus grave– c'est quand la situation est inversée, et
que vous êtes vraiment dans un club de strip-tease ou n'importe quel endroit
que vos amis ou votre famille n'ont pas très envie que vous fréquentiez. Adrian
Chen, de Gawker, propose une mise en situation:
«Dans un bar alors que vous êtes censé aller à l'expo merdique
de votre copine, vous discutez avec votre pote Jane, qui check in et vous tague
avec elle: «Suis dans ce super bar, viens de parler avec [insérez votre prénom
ici] de sa collec' Star Wars!» Votre copine voit ça sur le wall de Jane, arrive
au bar et vous largue sur-le-champ.»
Facebook a longtemps été critiqué pour la jouer laxiste
sur la confidentialité des données personnelles, mais dans ce cas précis,
«confidentialité» n'est pas le mot juste. Après tout, quand vous décidez
d'aller dans un bar plutôt qu'à l'expo de votre copine, vous ne vous cachez
pas. Vous avez choisi un lieu public, et avez donc pris le risque d'être
reconnu par quelqu'un qui pourrait le mentionner à votre copine. Vous auriez
donc pu vous faire choper sans Facebook, qui, comme tout ce qui implique des
ordinateurs, n'a fait que rendre cette tâche plus facile.
Comment échapper à un dîner d'anniversaire?
Mais alors, qu'est-ce qu'on en pense? Si vous êtes contre
Places juste parce qu'il va vous falloir être plus prudent quand vous trompez
votre copine, personne ne va se ranger de votre côté. Mais pas besoin d'être un
goujat pour s'inquiéter des répercussions du service. On a tous besoin de
raconter des petits cracks de rien du tout de temps en temps. En tout cas, moi
oui, et je suis sûr que vous aussi. C'est vendredi, la semaine a été chargée,
et vous préfèreriez dîner tranquillement avec votre époux plutôt qu'aller
danser toute la nuit avec votre amie de fac qui est en ville juste pour une
nuit. Mais vous ne pouvez décemment pas lui dire que vous n'êtes pas d'humeur,
elle risque de mal le prendre. C'est mieux pour tout le monde si vous lui
envoyez «Mince, c'est dommage, maisj'ai encore plein de boulot à finir!». Ou
alors, mettons que vous êtes invité à un de ces horribles dîners
d'anniversaire qui vous coûtent un bras à chaque fois. Des années
d'expérience m'ont appris que le seul moyen d'y échapper tout en restant poli,
c'est de faire croire qu'on est en voyage.
Est-ce que c'est un mensonge? Oui, bien sûr que c'en est un. Mais un de
ces mensonges qui ne fait de mal à personne, pas même à celui dont c'est
l'anniversaire. Non seulement c'est inoffensif, mais dans ce genre de situation,
être malhonnête sauve la mise. Quand vous déformez la vérité pour échapper à
des situations qui mettent tout le monde mal à l'aise, le mensonge sert de
lubrifiant social, garant du bon fonctionnement de relations autrement rigides.
Un enfer, chaque jour un peu plus
Mais Facebook rend ces petits mensonges impossibles. À
moins de rester cloîtré chez soi tout le weekend, quelqu'un vous reconnaîtra
quelque part et vous taguera, et votre petit mensonge de rien du tout pour
échapper au dîner d'anniversaire parce que vous serez en randonnée dans les
Alpes à ce moment-là se retournera violemment contre vous. La meilleure chose à
faire est encore de désactiver Places. Facebook: faire de votre vie un enfer, chaque jour un peu plus.
Mais j'ai le sentiment qu'il ne s'agit là que d'une
solution provisoire à un problème bien plus large que pose cette culture Web du
check in. Plus on se repose sur des sites comme Facebook et Twitter pour
raconter au monde entier ce qu'on est en train de faire, plus il sera compliqué
de mentir sur ce qu'on faisait tel soir, à tel endroit. Ces derniers mois, par
exemple, j'ai dû me montrer plus prudent que d'habitude quant aux excuses que
je donne aux boîtes qui m'invitent aux lancements de leurs produits débiles.
Par exemple, il fallait que je fasse attention à ne pas tweeter une vidéo
marrante alors que je leur avais dit que j'avais un papier à rendre pour le
lendemain.
Ce véritable affront au mensonge va-t-il faire de moi quelqu'un de meilleur?
Non. Ça va juste me compliquer la vie, et la vôtre aussi.
Farhad Manjoo
Traduit par Nora Bouazzouni
Photo: Scène extraite d'Adultère mode d'emploi. © Ciné Manufacture, France 2 Cinéma, PXP Productions, Téléclub
NDM-1: les très sales bactéries de New Delhi
De mortelles petites bêtes peuvent émerger des pays
émergents. C’est le cas aujourd’hui avec le sous-continent indien, inquiétant réservoir
de souches de bactéries résistantes à la quasi-totalité des médicaments
antibiotiques aujourd’hui disponibles. Des bactéries qui –via des personnes
infectées prenant l’avion–
commencent à circuler à l’échelon planétaire. Les spécialistes
d’infectiologie (ils ont–eux aussi– un jargon et quelques lubies) ont baptisé
«NDM-1» ces nouveaux micro-organismes. «NDM-1» pour «New Dehli
métallo-bêta-lactamase». En clair: des bactéries identifiées pour la première
fois dans la capitale de l’Inde (près de vingt millions d’habitants) et porteuses
d’un gène qui leur permet de résister aux multiples armes médicamenteuses jusqu’alors
habituellement destructrices.
De plus en plus de foyers
Pour
les plus affûtés des bactériologistes, l’affaire est tout sauf anecdotique;
tout sauf médiatiquement gonflée. Elle vient d’être détaillée sur le site du
mensuel spécialisé The
Lancet Infectious Diseases par une équipe internationale coordonnée par
deux spécialistes britanniques Timothy Walsh et Neil Woodford. Les premiers germes en cause furent des entérobactéries,
une famille de bactéries (pathogènes ou pas) largement présentes dans
l’environnement ainsi que dans les tubes digestifs des animaux et des
hommes. Mais désormais l’inquiétude,
ici, est triple:
- le nouveau
gène de résistance identifié en Inde contamine avec une très grande facilité
différentes variétés bactériennes très répandues et responsables d’infections
dépassant largement la sphère digestive - ces
bactéries résistantes sont depuis peu retrouvées dans un nombre croissant de
pays - le
nombre d’antibiotiques qui pourraient être efficaces est largement inférieur à
celui des doigts d’une main et aucun nouveau médicament de taille n’est annoncé
à court ou moyen terme dans les richissimes tuyaux de Big Pharma.
Constat. Des souches NDM-1 ont
été récemment identifiées en Grande-Bretagne, en Belgique, au Canada, en Suède,
aux États-Unis, aux Pays-Bas et en Australie. Identification faite chez des
personnes ayant été hospitalisées dans le sous-continent indien avant de
bénéficier d’un rapatriement sanitaire. Des
foyers épidémiques multi-résistants ont aussi été également recensés en Grèce
et en Israël. La France n’est pas
épargnée. Une bactérie
de ce type vient d’être identifiée chez une jeune femme hospitalisée dans le
sud de l’Hexagone pour une infection urinaire contractée après un séjour dans
un hôpital du sud de l’Inde (ce pour une intervention chirurgicale lourde).
Auparavant, un cas avait été dépisté en avril dernier chez un Français –là
encore– de retour d’un voyage en Inde. Les deux patients restent hospitalisés
et maintenus en isolement.
Un conseil: renforcer l'hygiène
Le
ministère de la Santé vient
fort opportunément de réagir. Un dépistage systématique chez les personnes
hospitalisées en provenance d’un hôpital étranger (soit entre 10.000 et 20.000
personnes) va être mis en place. Il devrait en être bientôt de même chez les personnes à risque hospitalisées dans les
services de réanimation. Sur l’avis du Haut Conseil de santé publique, la Direction
générale de la santé recommande en outre aux établissements hospitaliers et aux
professionnels de santé le renforcement des mesures d’hygiène (isolement
septique, lavage des mains…) autour des personnes potentiellement infectées
ainsi que le renforcement de la surveillance nationale de la résistance à
certains antibiotiques. Une forme de déclaration de guerre antibactérienne.
L’affaire
est tout sauf anecdotique. La très vive inquiétude des spécialistes tient à la
fois aux caractéristiques des bactéries concernées et à l’immense réservoir que constitue le sous-continent
indien: 1,4 milliard d’habitants; échanges massifs de flores bactériennes;
règles d’hygiène inconnues ou inapplicables; eaux massivement contaminées;
diarrhées infantiles récurrentes, etc. Tous les pays ne sont toutefois pas
également concernés: les premiers visés sont ceux qui ont le plus d’échanges de
population avec l’Inde et le Pakistan; à commencer par le Royaume-Uni. Pour le Pr Patrice
Nordmann, chef du service de bactériologie-virologie-parasitologie de
l’hôpital de Bicêtre, par ailleurs directeur de l’unité «Résistances émergentes
aux antibiotiques» de l’Institut national de la santé et de la recherche
médicale (Inserm) il n’y a ici aucune fatalité. Dans les
colonnes du Monde, il
expliquait il y a quelques jours que cet abcès grossissant trouvait vraisemblablement son origine en Inde, vers
2005 ou 2006; et ce du fait de l’association de facteurs favorisant l'émergence
de résistances bactériennes: problèmes d'hygiène, surpopulation, climat chaud
et humide, usage à la fois «non raisonné» et «hors prescription médicale» des
médicaments antibiotiques.
Il ajoutait
aussi, incidemment, qu’il importe ici de tenir compte de ce sous-continent sanitaire qu’est le «tourisme médical»;
flux qui ne peuvent jamais être dissociés du passé colonial.
Pr Nordmann: «Pour
la chirurgie esthétique, les patients vivant en Grande-Bretagne vont se faire
opérer en Inde ou au Pakistan en raison d'un coût et de délais d'attente
moindres que chez eux. Les Français vont beaucoup plus volontiers au Maroc ou
en Tunisie, qui ne semblent pas touchés pour l'instant.»
Dont acte.
Jean-Yves Nau
Photo: Un pneumobacille, dans lequel a été trouvé NDM-1 la première fois / Wikimedias Commons
La part du diable de Jack London
Les États-Unis possèdent l'étonnante
faculté de transformer leurs radicaux les plus enragés, les plus explosifs, en
inoffensifs eunuques. La métamorphose commence à l'heure de la mort. Ainsi se
souvient-on de Mark Twain comme d'un plaisantin aimant à descendre le
Mississippi dans le soleil couchant, quand ses attaques contre un empire
américain accouché dans le sang sont passées à la trappe de la mémoire. De
Martin Luther King, on retient ses envolées poétiques sur les enfants se tenant
par la main sur les collines de l'Alabama, pas ses sorties contre le
gouvernement américain, qu'il traita de «premier
pourvoyeur de violence dans le monde».
Mais la plus grande castration
historico-littéraire est peut-être celle infligée à Jack London. Alors que cet
homme, apôtre de la rébellion violente et de l'assassinat politique, fut
l'écrivain socialiste-révolutionnaire le plus lu de l'histoire des États-Unis,
ne semble subsister de lui qu'un gentil récit canin. Un peu comme si, dans un
siècle, ne subsistait des Black Panthers que leurs fantaisistes coiffures
afros.
La mort avant la vie
Pourtant, laisser cet auteur être
éclipsé par le chien de papier qu'il a créé, c'est perdre l'une des figures les
plus intrigantes de notre pays, une figure aussi exaltante que repoussante. Au
cours des 40 ans que durera sa vie, ce «bâtard» né dans les bas-fonds d'une
mère spirite suicidaire devra travailler dès l'enfance, avant d'être pirate, vagabond,
socialiste révolutionnaire, raciste fasciné par le génocide, chercheur d'or,
correspondant de guerre, millionnaire, dépressif et, durant un temps, plus
grand écrivain à succès de l'Amérique. Dans Wolf:
The Lives of Jack London (Le loup: vies de Jack London), le biographe James L. Haley
qualifie London «d'auteur le plus incompris de la littérature américaine».
Peut-être est-ce parce l'homme est tout simplement impossible à déchiffrer.
Avant même sa naissance, London échappe
au suicide. Sa mère, Flora Chaney, est une hystérique ravagée et haineuse qui,
à la moindre contradiction, hurle à la crise cardiaque et s'écroule sur le sol.
À l'adolescence, elle a quitté une demeure familiale de 17 chambres pour
rejoindre une espèce de secte qui prétend communiquer avec les morts. Le chef
du mouvement, William Henry Chaney, l'a battue en apprenant qu'il l'avait mise
enceinte et a exigé qu'elle avorte. Après avoir avalé une surdose de laudanum,
elle s'est tirée une balle dans la tête avec une arme par bonheur défectueuse.
Quand l'affaire sort dans la presse, une expédition punitive menace de pendre
Chaney, qui préfère disparaître de la Californie à tout jamais.
Après avoir mis Jack au monde dans un
bidonville de San Francisco, en 1876, Flora ne veut plus entendre parler de ce
qu'elle appelle son «insigne de la honte».
Elle confie le bébé à une nourrice noire (une esclave émancipée) du nom de
Virginia Prentiss, qui laissera le petit pousser comme un Gavroche. Elle le
surnomme son «ti nègre blanc» ou sa «balle de coton» tandis qu'il lui donne
du «Mama», bien qu'elle le lui
interdise.
«Je
me trouvais au fond du puits, dans les profondeurs souterraines de la misère
sociale dont il n'est ni bienséant ni convenable de parler»,
écrira London des années plus tard. Dès la fin de l'école primaire, il est
envoyé dans une conserverie, où il met des légumes vinaigrés en boîte toute la
journée, tous les jours, pour une rémunération dérisoire. Sa vie entière, il
restera terrorisé par l'idée d'un monde entièrement mécanisé, où les humains
sont asservis à la Machine. Son œuvre sera traversée par les hurlements
capricieux des engins qui exigent des hommes une servitude totale.
«Le petit socialiste»
London n'aura pas de brosse à dents
avant 19 ans, ce qui laissera à ses dents tout le temps de pourrir. La première
grande dépression américaine fait rage, le jeune homme collectionne tous les
boulots les plus abjects, pellette du charbon à en être perclus de crampes. Il
tente une première fois de se tuer par noyade, mais il est sauvé par un
pêcheur. C'est à cette époque qu'il prend conscience des hordes de sans-abris
édentés qui peuplent les rues, brisés par un travail implacable qui les
recrache à l'agonie à 40 ou 50 ans. D'abord tenté par un individualisme
nietzschéen impavide, il décide de s'en sortir par sa seule force et son seul
courage.
Mais la crise a formé le creuset de
nouvelles idées qui, dira London, seront «forcées»
dans son esprit, comme malgré lui:
«Aucune
démonstration de la logique et de l'inéluctabilité du socialisme ne m'auront
convaincu aussi profondément et infailliblement que ce jour où j'ai vu les murs
du Puits social se dresser autour de moi, et où je me suis senti glisser vers
le bas, tout en bas, jusqu'en son fond chaotique.»
Quand les déshérités de la société
organisent une marche sur Washington pour réclamer du travail, en 1894, London
se joint à leur cortège et est arrêté à Niagara Falls [dans l'État de New York]
pour «vagabondage». Quand il demande un avocat, la police lui rit au nez; quand
il tente de plaider non coupable, le juge lui dit «de la fermer». Il passera un mois en prison. London savait que les
dés du système économique étaient pipés, il apprend que ceux de la justice le
sont aussi.
Libéré cette même année à l'âge de 18
ans, il se met à proclamer des discours véhéments dans la rue, ce qui lui vaut
bientôt d'être surnommé par les journaux de San Francisco «le petit socialiste», lui qui exhorte les travailleurs à se
rebeller et à reprendre le pays aux grands patrons voyous.
Quand il trouve une place dans un lycée
huppé, le bout du tunnel se laisse un faible instant entrevoir. Mais il
abandonne rapidement, face à des parents qui se plaignent de son influence
néfaste sur leurs petits trésors. Il parvient à entrer dans un autre
établissement, d'où il sera expulsé après avoir assimilé en quatre mois un
cursus de deux ans, infligeant une embarrassante leçon d'humilité aux riches
bambins. London enrage d'humiliation. Peu de temps après, il part pour le Grand
Nord canadien, nouvel eldorado des chercheurs d'or. Là, il verra ses compagnons
mourir de noyade, de froid ou du scorbut. Un médecin de passage l'ausculte et
lui déclare qu'il mourra lui aussi s'il ne se fait pas soigner de toute
urgence. Il a 22 ans et il fait le serment, s'il survit, de devenir écrivain
quoi qu'il en coûte.
Une écriture fondatrice
Ses premières œuvres –comme The Sea-Wolf (Le Loup des
mers, 1904), histoire d'un naufragé secouru par un capitaine de navire
tortionnaire qui verse dans la perversion sexuelle– injectent dans la
littérature américaine un style dense, lapidaire et argotique qui fait paraître
bien pâles les tentatives littéraires contemporaines de «parler le peuple»
(Edith Wharton n'a qu'à se rhabiller). C'est discordant, brutal, comme les
machines que London a manœuvrées, c'est écorché comme les terres hostiles qu'il
a traversées. La rudesse, l'énergie brute qui se dégagent des pages stupéfient
les lecteurs. Adieu bonnes manières, bonjour travers maniaques: ses personnages
sont violents, véreux et bien réels.
À relire ses livres aujourd'hui, on
réalise à quel point London aura essaimé, à quel point il aura influencé
certains des plus grands écrivains du XXe siècle, aux États-Unis comme
ailleurs. Ernest Hemingway et John Steinbeck feront sienne sa crudité. La Beat
Generation, éprise de jazz et d'imprévu, suivra ses pas sur la route. Comme
lui, George Orwell vivra avec les indigents; son 1984 s'inspirera du propre roman futuriste de London, The Iron Heel (Le
Talon de fer). D'Upton Sinclair à Philip Roth, on se réclamera de son
influence, laquelle semble d'ailleurs dépasser la seule littérature. Car à voir
les photos de lui posant insolemment en veste de cuir, on pressent déjà Marlon Brando ou James Dean.
Plus London devient riche, plus il se
radicalise. Il prône l'assassinat des leaders politiques russes et prophétise
l'arrivée inexorable du socialisme en Amérique. Bien qu'il emploie nombre de
domestiques, il tient à rester un Robin des Bois: son personnel a pour
instruction de servir les mendiants et les syndicalistes invités chez lui.
La tache indélébile
Cet humanisme sera pourtant souillé par
une tache indélébile. «Avant d'être un
socialiste, je suis un homme blanc», déclare-t-il le plus sérieusement du
monde. Son socialisme est barré du sceau de la ségrégation: il n'est réservé
qu'à la pigmentation blanche. Tous les autres groupes ethniques doivent selon
lui être dominés, ou exterminés. «L'histoire
de la civilisation est une histoire d'errance, d'errance des races fortes qui,
l'épée à la main, suppriment, abattent les faibles et les moins adaptés»,
écrit-il froidement. «Les races
dominantes volent et tuent aux quatre coins du monde.» Et c'est chose
normale car:
«[Les faibles] sont
incapables de la persévérance et de la pugnacité qui caractérisent les races
les plus adaptées à la vie dans ce monde.»
Quel sort attend donc ceux qui ne sont
pas «les plus adaptés»? La réponse se trouve peut-être dans une nouvelle datée
de 1910, The Unparalleled Invasion (L'Invasion sans pareille), qui raconte
comment les États-Unis déclarent une guerre biologique à la Chine afin d'en
décimer la population. L'invasion et la prise du pays représentent, dans cette
histoire, «l'unique solution au problème
chinois». Malgré une biographie sérieuse et bien documentée, Haley fait
montre d'une discrétion coupable concernant le racisme de London, relevant
simplement que l'écrivain croyait à la séparation des races. Ce n'est pas
exact: il a souvent pensé que les blancs devaient tuer tous les autres.
Comment cet homme en est-il arrivé là?
Sa mère était une raciste forcenée qui ne s'était jamais remise de sa déchéance
sociale et qui avait vécu comme une humiliation permanente l'obligation de
vivre aux côtés des noirs. Si London s'identifie à ceux qui sont «piégés dans l'abîme», lui aussi en
retire une humiliation qui lui rend nécessaire l'existence des Untermenschen,
ces «sous-hommes» qui vaudraient encore moins que lui. Ne pense-t-il pas à
Virginia Prentiss, la femme qui l'a élevé, quand il compare les noirs à des
singes? En certains moments vacillants, porteurs d'espoir, cet homme si
éloquent dans sa compassion pour les victimes semble percevoir que ces vues
sectaires sont infectes. London dira même un jour que la force du socialisme
est de «transcender les préjugés raciaux».
Mais les préjugés ont la vie dure et ils persistent dans leur cruauté: quand
l'écrivain visite Hawaii, l'admiration qu'il éprouve pour l'archipel et sa
culture ne l'empêche pas de souhaiter sa conquête par les États-Unis.
Les doses astronomiques de whisky qu'il
ingère ne rendent pas sa pensée plus cohérente. Chaque jour, l'auteur semble
vouloir achever le geste fatal esquissé par sa mère quand elle était enceinte.
Il écrit ainsi:
«J'étais
tellement obsédé par le désir de mourir que j'avais peur de passer à l'acte
dans mon sommeil. Je confiais mon revolver à quelqu'un qui devait le cacher, de
manière à ce que ma main inconsciente ne le trouve pas.»
Il lutte contre cette terrible dépression
par l'alcool, le travail (il écrit 1.000 mots par jour, chaque jour) et le
socialisme, qui le transcende. Alors qu'il est rongé par le désespoir, il
quitte parfois les réunions politiques comme «expurgé de [lui]-même, pour rentrer chez [lui] heureux et comblé».
Si l'écrivain aime les récits
d'aventures, ils ne constituent pas à ses yeux l'armature de son œuvre. Il
serait donc bien surpris aujourd'hui de découvrir qu'on se souvient
essentiellement de lui pour The Call of
the Wild (L'Appel
de la forêt),
qui raconte l'histoire d'un chien domestique dérobé à son maître pour être
vendu comme chien de traîneau en Alaska, et qui finit par s'enfuir pour aller
vivre avec les loups. Comme presque tous les héros de London, celui-ci est
propulsé dans un milieu hostile, détestable, où la survie est une lutte
constante. On trouve aussi dans ce récit un message pré-écologiste qui veut que
la nature nous rattrape toujours, quel que soit notre degré de civilisation.
Cependant, après une éclosion volcanique qui collait à la dureté de la vie,
l'écriture de London va se dégrader aussi sûrement que ses reins. Moins
l'auteur subit la brutalité du quotidien, plus son œuvre adopte un style
rabougri et maniéré –le style même qu'il s'était juré de décapiter.
Malgré
l'incroyable succès que rencontre L'Appel de la forêt, les journaux
réclament l'emprisonnement ou l'expulsion du socialiste Jack London. À 40 ans,
c'est un homme brisé qui s'adonne à la morphine pour calmer ses reins et son
foie ravagés par l'alcool. Se tuant à petit feu par la boisson, London
désespère de plus en plus de voir les États-Unis devenir un jour une république
socialiste. «J'en arrive parfois à haïr
les masses et à mépriser les rêves de réformes», écrira-t-il alors à un
ami. Il quitte le parti socialiste, devenu à son goût trop modéré et
réformiste, alors qu'il plaide pour des actions directes que lui-même
n'entreprend pas. Exilé de sa grande cause rédemptrice, il mourra dans l'année.
Son domestique le trouvera moribond, à côté d'un papier sur lequel il avait
calculé quelle dose de morphine pouvait être mortelle. Le coup de feu de Flora
Chaney aura finalement atteint sa cible, 40 ans après avoir été tiré.
Cette
vie ne mérite-t-elle pas mieux que d'être réduite à une simple histoire de chien
solitaire?
Johann
Hari
Traduit par Chloé Leleu
Photo: Jack London dans son ranch à Sonoma County en 1914 / via Wikimedia Commons Domaine public
Les sensations physiques influencent nos décisions
Nos sensations physiques ont une forte influence sur les décisions que nous prenons. C'est le résultat de l'étude menée par Joshua Ackerman, un professeur assistant de marketing à la MIT Sloan School of Management, rapporte le Technology Review.
Son article publié dans la revue Science, avec Christopher Nocera de Havard et John Bargh de Yale, décrit six études permettant de démontrer que les sensations exercent une très large influence sur la pensée, de manière peut-être inconsciente. Un test consistant à placer le CV de 54 demandeurs d'emplois sur deux types de presse-papiers a révélé des résultats surprenants. Ceux dont les dossiers étaient placés sur des presse-papiers à l'aspect lourd retenaient plus facilement l'attention que ceux dont les CV était sur des presse-papiers légers.
Dans une autre étude, il a été demandé à 86 personnes de faire des offres pour l'achat d'une voiture. Les tactiques de négociations ont été influencées par le type de chaises sur laquelle le client était assis. Ceux assis sur des chaises moelleuses ont fait des offres 39% supérieures à celles assises sur des chaises rugueuses.
Ackerman explique ces résultats surprenants:
«Comme les gens explorent le monde à travers le toucher, ils utilisent ces sensations physiques pour se faire une idée du monde»
The Huffington Post rapporte qu'une étude réalisée en 2008 par le professeur John A. Bargh et Lawrence Williams, alors doctorant à Yale, avait montré que les gens sont plus généreux et attentionnés après avoir bu du café chaud à la place d'une boisson froide.
Le professeur Bargh soutient ainsi que le corps et l'esprit sont fortement connectés:
«Les vieux concepts sur la dualité entre le corps et l'esprit s'avèrent fausses. Notre esprit est profondément relié à notre corps»
Photo: Thinking, Klearchos Kapoutsis, via Flickr, Licence CC
Marylin Buck
Le 5 août, Marylin Buck, poétesse, révolutionnaire internationaliste, combattante des droits de la femme et des prisonniers, est morte du cancer terminal qui avait poussé l'administration étatsunienne à la libérer 'sur parole' le 15 juillet. Liée aux Black Panthers, condamnée en 1973 à dix ans de prison pour l'achat d'une boîte de munitions, elle n'était pas rentrée de permission et avait plongé dans la clandestinité. Reprise en 1985, accusée d'avoir participé à l'évasion d'une militante, à une attaque de banque destinée à financer le mouvement New Afrikan, et à un attentat contre le capitole pour protester contre l'invasion de l'île de la Grenade, elle avait été condamnée à 80 ans de prison. Son activité littéraire (qui lui avait valu un booker prize) et politique avait tressé autour d'elle un réseau d'amitiés et de soutiens.
Sa mort nous rappelle qu'il y a encore et toujours un nombre indéterminé de prisonniers politiques aux Etats-Unis, liés à des mouvements (des années 60 à 80) qui n'ont rien à voir avec les islamistes et prétendus islamistes, mais qui voulurent affronter les armes à la main le coeur de l'empire capitaliste.
Son existence, sa créativité, nous prouvent qu'on a toujours tout à gagner à ne pas renoncer. Pour plus d'infos sur cette grande femme: le site des amis de Marylin Buck et un bon article sur Indymédia Nantes."
Ni démoniaque, ni monstrueux
' Les actes étaient monstrueux, mais le responsable (…) était tout à fait ordinaire, comme tout le monde, ni démoniaque, ni monstrueux. Il n'y avait en lui trace ni de convictions idéologiques solides, ni de motivations spécifiquement malignes, et la seule caractéristique notable qu'on décelait dans sa conduite (…)était de nature entièrement négative: ce n'était pas de la stupidité, mais un manque de pensée.
Hannah Arendt, Introduction à La vie de l'esprit (à propos d'Eichmann)"
(titre inconnu)
Ruth, une jolie femme catalane, douce et bienveillante.
C'est elle qui m'a soufflée quelques noms d'autres copines, dont l'une d'elle, Josepha, que je vous présente plus bas :
Josepha, c'est une Nana ! Tantôt de super humeur, tantôt au fond du trou !!!!!!!!!!
Mais là, c'est un jour entre les 2... elle attend un truc, un machin, un bidul... :-)
Elle est décidée a avancer ; ses idées éclaircies et son esprit serein vont peut-être lui permettre d'avoir ce qu'elle souhaite ?!!!!!?!
Encore une petite modif à faire demain sur Josepha et je vous la montre en gros plan.
A pluch !"
(titre inconnu)
J'ai peint tout l'aprem ...ma valise des vacances n'est toujours pas rangée, je n'ai rien fait à manger pour ce soir et je reprends le 'grctclkhsfhgh' demain !!!!!!!
Aïe aïe aïe ! Je n'arrive pas à m'imaginer me lever demain matin !
Le mot 'choc' risque d'être le meilleur terme pour mesurer la redescente ! ihihihihih
Je suis comme Josepha, détendue, et tout ça ne me dérange pas trop finalement...pour l'instant !
Ce qui me porte, ce sont mes vacances inoubliables dans un coin ravitaillé par les corbeaux mais où la vie est simple, et c'est depuis que je suis de retour, mes peintures inspirées des catalans, de l'eau, des pierres, du bruit....etc (je ne fais pas toute la liste car ça pourrait devenir chiant pour vous !mdr!!!!)
Et donc Josepha a voulu me faire rencontrer Nube, plus bas :
en croquis, puis avec 'un poc color' (si si senyoreta !!!?!!)
Adéu !!!!!"
(titre inconnu)
Sa petite histoire ?
Elle n'était pas du genre à chercher à en savoir plus que ce qu'on voulait bien lui confier !
- 'Tu veux entrer prendre un café ? '
-'Merci'
Nube suit Jacques dans la petite cuisine de son 2 pièces.
-'Petit, mais bien arrangé.
Pour un homme...'
- 'tu sucres ?'
-'oui, deux et en forme de coeur !!! Tu as l'air ailleurs ?'
-'je suis si prévisible que ça ?'
... et voilà comment démarre 'normalement' une relation amoureuse compliquée, bourrée de sous entendus et de questions sans jamais dire, évidemment, ce que chacun pense....
Bonne nuit :-)
Pakistan : la bataille pour l'eau potable
Au Pakistan, en proie à des inondations dévastatrices…"
Afghanistan : une base de l'OTAN attaquée par des civils
Série d'attentats suicide meurtriers en Irak avant le retrait américain
La côte de Obama dans le rouge à trois mois des élections
Trafic d'uranium en Moldavie
Jimmy Carter en Corée du Nord : sauver l'Américain Gomes
Irak : démonstration de force meurtrière des insurgés
Mondiaux (D): Les Bleues avec Longo
"
Les Dogues en panne d'attaque
"
Football - Transferts - Maazou est à Bordeaux
Moussa Maazou est à Bordeaux afin de négocier un contrat.
"
Foot - L1 - Lyon - Le n°29 pour Gourcuff
Basketball - Mondial 2010 - Collet : "L'objectif ? Les quarts"
Malgré une préparation difficile, Vincent Collet a trouvé des 'raisons d'espérer' au moment de s'envoler pour le Mondial en Turquie. Le sélectionneur de l'équipe de France dresse toutefois un constat lucide des limites de son équipe. Pour lui, un quart de finale serait 'une belle réussite'."
Football - Ligue des Champions - Le Tallec a les clefs
Anthony Le Tallec, arrivé cet été à Auxerre, aura un rôle clef à jouer face au Zenit, mercredi lors du barrage retour de la Ligue des Champions (20h45). S'il avoue ne pas encore être au point, l'ancien Manceau, qui doit fournir en ballons Ireneusz Jelen, avait montré de belles choses à l'aller."
Tennis - Davis Cup - Ni Tsonga ni Del Potro ?
On s'y attendait, c'est confirmé : Jo-Wilfried Tsonga ne jouera pas la demi-finale de Coupe Davis face à l'Argentine à Lyon. Le Français est blessé au genou gauche. L'Argentin Juan Martin Del Potro, forfait pour l'US Open, est très incertain."
Egypte: découverte d'un site vieux de plus de 3.500 ans
Une retraitée engluée dans un crédit revolving contre-attaque
Allemagne: prison avec sursis requise contre une chanteuse accusée d'avoir transmis le VIH
L'UE accuse l'Islande et les Iles Féroé de surpêcher le maquereau
Les expulsions de Roms suscitent «une certaine inquiétude» à la Commission européenne
Le CAC 40 poursuit sa descente
Chômage: nouvelle baisse en trompe-l'oeil en juillet
Le PS doit éviter le conservatisme et ne pas se contenter de la compassion
En réformant son code pénal, Pékin veut rassurer les investisseurs
62 % des Français ne veulent pas d'une nouvelle candidature de Sarkozy
Auxerre rêve encore d'une place en Ligue des champions
"
Les ONG s'inquiètent d'un procès "pour transmission du sida" en Allemagne
"
Christian Estrosi est prêt à saisir la justice pour lutter contre la vente de médicaments sur Internet
"
Le Pen préférait montrer à ses enfants "des vaches que des Arabes"
"