samedi 7 mai 2011

Tolérance zéro en Europe, pour les abus sexuels sur des enfants ...

Tolérance zéro en Europe, pour les abus sexuels sur des enfants ...: "



















Communiqué de presse - Conseil de l'Europe - Commissaire












Réf. 399(2011)



Tolérance zéro pour les abus
sexuels






sur des
enfants






Strasbourg, 05.05.2011 - Un ancien évêque belge a récemment minimisé les abus sexuels qu’il avait commis sur deux de
ses neveux, en soulignant qu’il n’était pas un pédocriminel. Lors d’une interview télévisée, il a assimilé avec désinvolture à une « petite relation » le fait d’infliger des
violences sexuelles à un mineur durant plusieurs années.
Les propos de l’évêque ont été largement condamnés et ont suscité une vive indignation, a déclaré le Commissaire Thomas
Hammarberg dans son dernier article du Carnet des droits de l’homme publié aujourd’hui.






Il y a environ un an, lorsqu’il avait reconnu avoir commis des abus sexuels, des centaines de personnes avaient brisé le
silence et déclaré avoir subi elles aussi de tels abus de la part de membres du clergé catholique de Belgique.






La médiatisation des scandales d’abus sexuels dans le clergé de plusieurs pays a mis en lumière un grave problème d’atteinte
aux droits de l’enfant. Il ne s’agit pas de cas isolés : les abus sexuels sont un phénomène répandu dans toutes sortes d’institutions accueillant des enfants, qu’elles soient
publiques ou privées, gérées par une communauté religieuse, par une fondation, par l’Etat ou par une municipalité. Parmi les victimes figurent des enfants handicapés, des orphelins et des
mineurs issus de familles dysfonctionnelles.






Mais il est encore plus fréquent que les violences soient infligées dans l’intimité de la famille. Très souvent, l’auteur des
violences est quelqu’un dont la victime dépend d’une manière ou d’une autre. La plupart des faits relevant de la pornographie enfantine ou des abus sexuels sur enfants sont commis à la
maison, dans une chambre à coucher.






En Suède, la police vient de terminer une enquête sur une affaire de pornographie mettant en scène des enfants. L’originalité
de cette affaire tient à l’identité des personnes impliquées : 23 sur 25 sont des femmes. Toutes sont accusées d’avoir reçu de la pornographie enfantine et certaines, d’avoir aussi
fourni des images. Ces femmes, âgées de 40 à 70 ans, ont parfois elles-mêmes des enfants et des petits-enfants.






Le chef de l’équipe chargée de la protection de l’enfance au sein du bureau national d'enquêtes suédois a déclaré que nous
devons désormais tenir compte du fait que les femmes, que nous avons tendance à considérer d’abord comme des victimes, peuvent fort bien être des auteurs d’infractions, au même titre que
les hommes.






Une priorité politique






Les affaires comme celles-ci montrent l’ampleur du phénomène. Elles doivent aussi faire prendre conscience aux responsables
politiques, aux magistrats et aux membres du clergé que les mesures prises ne sont pas suffisantes. Les abus sexuels sur enfants sont une grave atteinte aux droits de l’homme ;
lutter contre ces abus devrait être une priorité politique.






Parce que c’est une réalité particulièrement douloureuse et inacceptable, les adultes préfèrent trop souvent l’ignorer. Or,
les auteurs d’abus ont tendance à passer d’un enfant à un autre si on ne les arrête pas.






Que faire ?






La Convention de l'ONU relative aux droits de l'enfant érige
en infractions pénales les violences sexuelles à l’encontre d’enfants, où qu'elles soient commises et quels qu’en soient les auteurs. Ces crimes ne doivent pas rester impunis.






L’un des principaux moyens de prévenir les abus est d’organiser régulièrement des sessions de formation continue à
l’intention des professionnels qui travaillent pour et avec les enfants. Ces professionnels doivent être attentifs aux risques de sévices et capables de reconnaître les signes d'une
relation violente. Ils doivent aussi savoir comment réagir aux présomptions de maltraitance d'une manière qui ne mette pas en danger la sécurité de l'enfant et qui respecte ses
droits.






L’on ne saurait trop insister sur l’importance d’une éducation sexuelle sérieuse dans les établissements scolaires. Un enfant
averti du danger est en effet mieux armé pour éviter les situations à risque.






Le Conseil de l'Europe a adopté un traité important : la Convention sur la protection des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels. Cette convention établit des normes destinées à favoriser la
protection efficace des enfants, la prévention des abus et la sanction de leurs auteurs. Le Conseil de l'Europe a aussi lancé une campagne qui vise à
proposer des outils de prévention et de signalement des abus, à sensibiliser le public et à donner des moyens d’agir aux parents, aux personnes s’occupant d’enfants et aux enfants
eux-mêmes.






Briser le silence






Très souvent, les victimes ont peur de signaler les abus. Certaines craignent des représailles, surtout si elles restent
dépendantes de leur(s) bourreau(x), et beaucoup éprouvent un sentiment de honte ou de culpabilité. Un enfant victime d’abus se sent extrêmement seul et il lui faut beaucoup de courage
pour briser le silence. Des efforts supplémentaires doivent être entrepris pour créer davantage de lieux où les mineurs puissent parler en toute confiance de ce qui leur arrive à des
personnes qui les croient et sauront les aider.






La tolérance zéro doit s’appliquer à l’égard de tous les abus à l’encontre d’enfants.
















Le Commissaire aux droits de l’homme est une institution non judiciaire indépendante au sein du Conseil de l’Europe; sa
mission est de promouvoir la prise de conscience et le respect des droits de l’homme dans les 47 Etats membres de l’Organisation.

Il est élu par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Le Commissaire en exercice, M. Thomas Hammarberg, a pris ses fonctions le 1er avril 2006


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