En l'occasion un hêtre pourpre, sensé symboliser l'attachement de la municipalité à la laicité, et de commémorer le jour anniversaire de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, le 9 décembre 1905.
Un geste symbolique, inspiré des arbres de la liberté, plantés dans le Périgord dès le mois de janvier 1790, comme l'a relaté l’abbé Grégoire, député à la Convention, et qui leur consacrera une importante étude. On en plantera encore en 1830, en 1848 (où ils furent bénis par le clergé !), en 1871 et à la Libération. L’arbre, un puissant symbole par son enracinement, par sa fière verticalité et par son feuillage protecteur. Parmi les symboles de la Révolution, l’arbre de la liberté est, d’après Albert Mathiez « le plus vivace dans l’âme populaire ».
N'en déplaise pourtant à certains présents ce matin, la laicité n'est pas une valeur de gauche, mais une valeur républicaine, que le Maire ne peut revendiquer pour elle seule.
Dans le numéro de septembre du Monde des religions, Elisabeth Badinter avait déclenché une polémique en déplorant le fait que Marine Le Pen puisse s'approprier la laïcité, un principe longtemps défendue par la gauche des républicains, mais également par la droite des contre-révolutionnaires, ce qui montre bien que cette valeur est loin de se rattacher exclusivement à un parti ou même un camp.
N'en déplaise à Valérie Fourneyron, ou aux amateurs de « saucisson-pinard », nous aussi sommes attachés à cette valeur de la république, qui garantit les droits de l’homme et les protège, notamment au travers de l’implication de cette notion dans le système éducatif. Au delà de nos convictions personnelles, notre rôle d'élu c'est de rester neutre à l’égard des institutions religieuses.
Rouen a donc son premier arbre de la laicité. Au delà du symbole, on y verra aussi la contradiction d'un Maire qui plante aujourd'hui un arbre, quand hier en conseil municipal, elle refuse de voter une motion contre la déforestation. C'est là aussi tout un symbole...
Billet de Rouen perspectives.
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