mardi 12 octobre 2010

Critique de « The Social network » de David Fincher : parabole ingénieuse d'une génération frénétique et narcissique

Critique de « The Social network » de David Fincher : parabole ingénieuse d'une génération frénétique et narcissique: "

Demain sortira en salles 'The social network' de David Fincher. Retrouvez ma critique ci-dessous.

Comment rendre cinématographique un sujet qui ne l’est a priori pas ? Telle est la question que je m’étais posée quand, pour la première fois, j’avais entendu parler du sujet de ce film dont j’avoue qu’il m’avait laissée pour le moins sceptique, un scepticisme toutefois amoindri par le nom du cinéaste à la manœuvre : le talentueux David Fincher par lequel, par le passé, j’ai été plus (« L’étrange histoire de Benjamin Button », « Seven», « The game ») ou moins (« Zodiac ») enthousiasmée.

Le sujet, c’est donc le site communautaire Facebook ou plutôt l’histoire de sa création et de son créateur Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg), un soir d’octobre 2003 bien arrosé, pour cause de déception sentimentale. Ce dernier pirate alors le système informatique de Harvard pour créer une base de données de toutes les filles du campus. Il est alors accusé d’avoir intentionnellement porté atteinte à la sécurité, aux droits de reproduction et au respect de la vie privée. Son exploit retentissant arrive jusqu’aux oreilles de trois autres étudiants qui avaient un projet similaire à ce qui deviendra Facebook. Mark leur apporte son soutien technique mais surtout s’empare de l’idée et la perfectionne évinçant complètement les trois autres du projet. Ce nouveau site prend une ampleur considérable et inattendue, d’abord à Harvard puis dans les autres universités américaines et finalement dans le monde entier.

Le film est adapté du livre de Ben Mezrich 'The accidental Billionaires ( 'La revanche d'un solitaire').

« The social network » est passionnant à plus d’un titre et cela dès la première scène, un dialogue dont la brillante vivacité accroche immédiatement le spectateur et nous donne la clé de la réussite de Mark Zuckerberg, ou plutôt de sa soif de réussite : une quête éperdue de reconnaissance sociale. Un échange à la vitesse de l’éclair avec sa petite amie qui aboutira à leur rupture et dans lequel il fait preuve d’une sorte de fascination obsessionnelle pour les clubs qui pullulent à Harvard, marque d’ascension sociale aux rites souvent puérils. D’une fascinante intelligence, et d’une saisissante arrogance, son esprit et ses motivations deviennent plus palpitants à suivre que bien des thrillers notamment grâce au montage d’une limpidité virtuose qui mêle plusieurs histoires liées à Mark Zuckerberg et plusieurs temporalités: la création de Facebook et les procès suscités par celle-ci.

C’est pour moi avant tout le montage, ingénieusement elliptique, et le scénario (signé Aaron Zorkin) qui font la grande richesse du film, en ce qu’ils apportent un rythme soutenu mais aussi en ce qu’ils illustrent la création de Mark Zuckerberg : Facebook où les informations fusent et s’entrecroisent. Le film, à l’image du créateur et de sa création, passe d’une idée à une autre à une rythme frénétique. Génération Facebook où tout doit aller vite, une idée ( ou un-e- ami-e-) en remplacer un(e) autre.

Montage, scénario, interprétation (Jesse Eisenberg mais aussi Justin Timberlake dans le rôle du fondateur de Napster, ou encore Andrew Garfield dans le rôle d’Eduardo, l’ami jalousé-jaloux et trahi) sont la grande réussite de ce film au sujet a priori improbable, un film sur un sujet générationnel dont c’est d’ailleurs peut-être la limite même si les autres thèmes qu’il illustre ( trahison, prix et moteurs de la réussite ) restent universels.

L’idée brillante est certainement d’avoir réalisé un film à l’image de son sujet (Marck Zuckerberg) et de son objet (Facebook), égocentrique, centré sur lui-même et qui redoute l’ennui, le temps mort, plus que tout et n’en laisse donc aucun plongeant le spectateur dans un flux hypnotisant (plus que captivant, à l’image de Facebook, là encore) d’informations. La forme judicieuse fait apparaître la confusion significative entre le créateur et sa création, Mark Zuckerberg et Facebook. Milliardaire solitaire dont la réussite s’apparente à un échec (qui n’est pas sans rappeler le héros d’un autre film de David Fincher) et qu’illustre parfaitement la redoutable dernière scène. Le créateur est alors à l’image de la création phénomène qu’il a engendrée : l’outil d’une communication à outrance qui finalement isole plus qu’elle ne rassemble et qui n’est qu’un voile flatteur mais illusoire sur une criante solitude.

Un brillant film générationnel qui est aussi une ingénieuse parabole et qui témoigne une nouvelle fois de l’éclectisme du talent de David Fincher et qui aura même sans doute valeur sociologique mais qui, en revanche, ne mérite pas l’appellation de « film de l’année » qui me laisse perplexe… sans doute l’aspect très narcissique qui flatte l’ego d’une génération qui se reconnait dans cet entrepreneur certes brillant mais effroyablement, cyniquement et sinistrement avide de reconnaissance.

Précisons enfin que Mark Zuckerberg a désavoué le film qui, s’il nuit au créateur de Facebook, devrait encore davantage populariser sa création.

Ci-dessous, le vrai Mark Zuckerberg évoque 'The social network'.



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Lire Ensemble c'est tout, d'Anna Gavalda pour les aveugles

Lire Ensemble c'est tout, d'Anna Gavalda pour les aveugles: "La douce Anna invite les internautes à un brin de solidarité, et surtout à partager leur voix, dans le cadre d'une initiative pas banale : l'enregistrement d'un audiobook pour aveugles.



Anna, c'est Gavalda, évidemment, qui avec l'association Valentin Haüy, ou AVH, propose aux internautes de céder un peu de leur voix pour la lecture d'un livre audio, qui sera par la suite édité par l'Association. Le projet n'est pas si inédit que l'association le clame, puisque d'autres appels à la participation des internautes ont été mises en place par le passé. Il a au moins le mérite de tenter une action solidaire forte. (en savoir plus en fin d'article)






Le Projet Audio Solidaire profite ici d'une marraine d'envergure, dont le roman Ensemble, c'est tout sert de base à la lecture des internautes. « En lire quelques passages, c'est participer à une aventure forte de sens, et permettre à ceux qui n'ont d'ordinaire pas cette chance d'apprécier la lecture d'une œuvre exceptionnelle », explique l'association.



Anna a donc proposé son livre, publié en 2004, et dont les quatre personnages vivront alors à travers la voix de chacun. Le livre a également connu les honneurs des salles obscures. À cette heure, 141 personnes ont pris part à l'aventure, sur les 516 nécessaires pour la réalisation de l'audiobook.



« En nous confiant son œuvre pour une première opération audio solidaire, Anna Gavalda affirme son engagement auprès des aveugles et malvoyants et vous invite à la rejoindre dans la réalisation de ce projet unique », ajoute l'association.



On ne trouvera pas de trace d'Anna, sur le site de l'association, simplement la couverture de son livre : manifestement, si la cause est belle et noble, elle ne méritait pas qu'Anna se déguise pour l'occasion, comme elle l'avait fait aux couleurs de France Loisirs, pour son roman collaboratif. Il semble que la romancière n'a pas non plus prêté sa voix, pour participer à ce projet.



Pour Vocaliser vous aussi et participer à la lecture de ce livre audio, c'est à cette adresse.



Pour approfondir



La lecture de Don Quichotte sur YouTube en espagnol



Marcel Proust et les internautes avec le baiser de la matrice





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WiiChem : La Wii s'invite à l'université de Reims

WiiChem : La Wii s'invite à l'université de Reims: "La Wii est une console de jeu révolutionnaire (depuis quelques années) qui permet de modéliser les mouvements du joueur à l'écran grâce à un capteur, la Wiimote. L'Université de Reims Champagne Ardenne veut intégrer ce dispositif à la modélisation moléculaire.






Le projet est baptisé WiiChem (Chemistry with Wiimote). L'idée : intégrer les capacités de la Wiimote de Nintendo à un logiciel de modélisation moléculaire existant, Avogadro. Le but est d'attirer les étudiants vers la chimie, mais le logiciel sera aussi utilisé par les chercheurs.



Des classes de Wii ?



« Proposer une manière complètement nouvelle et immersive de création et manipulation par ordinateur des modèles moléculaires, avec des perspectives en Biochimie ». Le projet est peu onéreux, grand public, et devrait s'avérer attractif auprès des jeunes. Le dispositif sera ainsi utilisé dans le second degré comme à l'université.



En clair, le logiciel permettra de lier le geste interactif de l'utilisateur au déplacement 3D de l'objet. La construction moléculaire se fera donc en temps réel, selon les gestes de l'utilisateur. L'Université espère que ce « ressenti » de l'utilisateur par la Wimote aidera l'acquisition de connaissances : « une façon plus moderne et plus motivante d'enseigner et de chercher ».



C'est au moins une bonne nouvelle pour les geeks. Oui, jouer aux jeux vidéo peut être source de connaissance et de culture.



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