Faire appel à Robert Doisneau, le photographe le plus réaliste de son époque, pour immortaliser un des endroits les plus artificiels au monde... Il fallait oser ! C'est pourtant ce que firent en novembre 1960 les dirigeants du magazine des affaires, Fortune, lorsqu'ils lui commandèrent un reportage, en couleurs qui plus-est, sur Palm Springs, la ville des milliardaires américains retraités et passionnés de golf. Si Robert Doisneau s'interrogea dans un premier temps sur leurs motivations et, par la même occasion, sur la sienne, il découvrit dès son arrivée sur place un microcosme qui finit par l'intriguer, le fasciner, l'interroger, une sorte de concentré de la société américaine riche et bien-pensante, blanche et rhumatisante. Avec un Rolleiflex, un Leica et un Hasselblad, le photographe français entreprit alors de dresser le portrait de cette Amérique là et de cette ville construite en plein désert, comme un défi à la nature. 23 photographies furent publiées dans le magazine Fortune pour célébrer Palm Springs, '23 photos assez anodines...', souligne en préface le journaliste Jean-Paul Dubois, "où les clichés de cocktails mondains se mêlaient à des compositions golfiques". Les autres sont aujourd'hui rassemblées dans ce livre et offrent un regard passionnant sur l'American Dream avec ce défilé d'autos, de parkings et d'avenues, de palmiers et de gazon impécablement tondu, de villas et de piscines, de vieillards qui jouent au golf, paradent dans leurs tenues de soirée et tentent de combattre, sans y arriver vraiment, l'ennuie. Des décors mais aussi des visages, des regards, des attitudes qui en disent beaucoup plus qu'un long discours sur ce pays qui vient d'élire le démocrate John Fitzgerald Kennedy à la présidence ! E.G.
L'info en +
La galerie Claude Bernard, à Paris, expose quelques-unes de ces photographies jusqu'au 1er juin 2010. Plus d'infos ici !
"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire