"En 1327, quatre enfants sont les témoins d’une poursuite meurtrière
dans les bois : un chevalier tue deux soldats au service de la reine,
avant d’enfouir dans le sol une lettre mystérieuse, dont le secret pourrait
bien mettre en danger la couronne d’Angleterre. Ce jour lie leurs destins à
jamais… Les quatre jeunes héros connaîtront chacun une vie exceptionnelle et
tourmentée. Gwenda, voleuse espiègle, poursuivra un amour impossible ;
Caris, libre et passionnée, qui rêve d’être médecin, devra défier l’autorité de
l’Église, et renoncer à celui qu’elle aime ; Merthin deviendra un
constructeur de génie, mais, ne pouvant épouser celle qu’il a toujours désirée,
rejoindra l’Italie pour accomplir son destin d’architecte ; Ralph – son
jeune frère dévoré par l’ambition – deviendra un noble corrompu, prêt à tout
pour satisfaire sa soif de pouvoir et de vengeance." (Note Editeur)
Je viens de terminer les 2387 pages qui composent cette immense fresque
historique en deux parties, Les piliers de la terre publiés en 1989 et
sa suite quelques 18 années plus tard : Un monde sans fin. Ces
deux romans d'une densité hors du commun, nous plongent dans l'univers glauque
et fascinant du Moyen-Age. Petit retour sur le premier roman.
Les piliers de la terre raconte l'emprise de l'église dans une
Angleterre du XIIeme siècle déchirée par des guerres incessantes, et
l'ascension chaotique d'une famille de bâtisseurs de cathédrale. On y rencontre
Tom, passionné et déterminé à construire sa cathédrale, Helen sa compagne, dont
on dit qu'elle est une sorcière, et son jeune garçon Jack. Plus tard, on verra
également Aliéna, fille d'un comte déchu et qui réussira à sortir de la misère
par sa seule volonté.
Au fil des pages on voit tous ces personnages évoluer dans un monde médiéval
d'une grande cruauté et tout tenter pour avoir une vie meilleure, pouvoir se
nourrir à sa faim, travailler sans compter, être là pour ses proches, se battre
pour un monde plus juste. L'intrigue de ce premier roman repose sur une longue
période de guerre de pouvoirs où se jouent les ambitions de hauts personnages
notamment d'hommes d'église maniant plus facilement la corruption que la
prière. La réussite de ce roman tient surtout à cette impression de réalisme
tout à fait fascinant qui émane de l'extraordinaire travail d'historien de son
auteur.
Oeuvre titanesque, le second roman s'avère tout aussi dense que le précédent
mais souffre d'un effet de calque entre les intrigues et les protagonistes
principaux. La trame se déroule deux siècles plus tard avec les descendants de
Jack, Aliéna et Tom. Si les raisons diffèrent, les guerres continuent toujours,
mais cette fois elles sortent des frontières de l'Angleterre et traversent une
partie de l'Europe. Les personnages de cette fresque historique ressemblent eux
aussi à ceux du premier opus : on retrouve le surdoué qui conçoit et
construit des bâtiments, comme son ancêtre Jack dont il est le reflet physique,
Merthin possède une même volonté d'acier, un même désir de se surpasser dans
l'édification de ses ouvrages. Son âme soeur, la belle Caris, est aussi à
l'image d'Aliéna, c'est une personnalité volontaire, qui ose s'affirmer avec
force et courage dans ce monde d'homme. Quant à Ralph, le portrait le plus noir
de ce récit, il possède une soif de sang et de pouvoir qui nous rappelle
incontestablement le personnage de William. On retrouve également deux frères
que tout oppose, et qui vont même jusqu'à partager la même femme, tiens tiens
comme dans le premier roman...
La véritable nouveauté entre les deux opus réside principalement dans
l'arrivée de la Peste noire qui ravage l'Europe de part en part et laisse les
survivants hébétés par la famine et l'horreur. Cette épidémie permet aux
personnages de révéler leur nature profonde, d'un façon manichéenne certes,
mais assez réaliste : d'un côté ceux qui se battent contre cette maladie
avec courage et abnégation et de l'autre ceux qui fuient pour sauver leur peau.
On découvre alors une héroïne qui déploie une énergie folle pour mettre en
place rigueur et bon sens au service des balbutiements de la médecine. On
comprend d'ailleurs sa frustration quand on la voit plaider pour une hygiène
renforcée alors que les « docteurs » de l'époque continuent de
préconiser des cataplasmes à base d'excréments !
Conclusion : Entre fresque historique et épopée romanesque sur fonds de
guerre et de peste noire Un monde sans fin réunit tous les ingrédients
du roman d'aventure à suspense, une fois commencé on ne peut plus
s'arrêter ! Ma note: 16/20. (J'avais mis 17/20 aux Piliers de la terre
lors de ma première lecture il y a une dizaine d'année, je reste sur mon
opinion d'alors, je mets une note moindre à cette suite pour les raisons
évoquées précédemment).
Pour en savoir plus :
Paru aux éditions Livre de Poche / Janvier 2010
1337 pages
Site officiel de Ken
Follett où l'on peut découvrir la page de garde de ce roman en plusieurs
langues ainsi qu'une galerie de photos de l'auteur pendant sa tournée
promotionnelle.
Photo prise à Vitoria en Espagne
"
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