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Le Vaucluse, Camille Claudel y est arrivée bien malgré elle. C'est là qu'elle a sans doute vécu les pires années de son existence jusqu'à sa mort en octobre 1943. Vers l'âge de 50 ans, l'artiste, qui vit de plus en plus isolée mais continue de transgresser allègrement les règles de l'art et de la société, est internée sur demande de ses proches, quelques jours seulement après la disparition de son père en mars 1913. Elle est d'abord hospitalisée dans un centre psychiatrique de la banlieue parisienne, avant que l'approche des troupes allemandes en 1914 et la réquisition des hôpitaux obligent à un transfert des patients vers l'asile de Montdevergues, à Monfavet dans le Vaucluse. Camille Claudel y mourra quinze ans plus tard, probablement victime de malnutrition, sans avoir produit aucune nouvelle oeuvre, sans avoir reçu la moindre visite de sa mère et à peine une douzaine de la part de son frère Paul. La famille Claudel sera absente lors de son inhumation et sa dépouille sera transférée plus tard dans une fosse commune, ses proches n'ayant pas réclamé son corps. Les admirateurs de Camille Claudel avaient entamé, de son vivant, une démarche pour protester contre cette séquestration légale ordonnée par la famille qu'ils accusaient de vouloir se débarrasser d'elle. Le retour dans le Vaucluse des oeuvres
de cette artiste, qui a révolutionné par son audace et son anti-conformisme le monde de l'art, aura donc une résonance toute particulière.
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