Emile Deckers était un peintre orientaliste belge né en 1885 à Ensival, petite ville de la province de Liège.
De 1901 à 1909, il fut l'élève d'Evariste Carpentier (1845-1922) à l'académie des Beaux-Arts de Liège.
Lauréat du prix Auguste Donnay et d'une bourse d'étude, Emile Deckers perfectionne sa technique dans l'atelier parisien du portraitiste mondain Carolus-Duran (1837-1917).
De retour en Belgique, il est nommé professeur de dessin et de peinture dans un collège de jésuites pour lesquels il réalise la décoration d'une chapelle.
Mobilisé en 1914 puis fait prisonnier après la défense de Liège, il est déporté en Allemagne.
La guerre terminée, il se rend à Alger en 1920 pour restaurer une fresque dans la chapelle de la maison-mère des Pères Blancs à Maison-Carrée.
Séduit par le pays, il prolonge son séjour, s’intègre rapidement dans la communauté coloniale et se spécialise dans la peinture de genre et de portraits.
A Alger, il ouvre un atelier rue Michelet. Jouissant rapidement une grande notoriété, il enseigne le dessin et la peinture et devient le portraitiste de la société algéroise.
Il voyage et travaille en Kabylie puis dans le Sud de l'Algérie et dans le massif de l'Ouarsenis.
Spécialiste du genre très particulier du "portrait multiple", que ce soit à l'huile ou au pastel, il assemble sur une même toile ou sur un même papier, le même visage vu sous trois ou quatre angles différents.
Il exécute également de nombreux portraits de groupes où sont associés les membres d'une même famille, d'une même communauté ou d'une même tribu.
Au delà de portraits d'une simplicité et d'une sobriété de teintes remarquables mais étonnamment vivants, Deckers s’intéresse également aux scènes de la vie quotidienne.
Ses œuvres sont régulièrement exposées dans les galeries d'Alger et aux Salons des artistes algériens et orientalistes.
Il expose également à Paris au Salon des artistes français en 1930.
Deckers n'oubliera jamais sa Wallonie natale. A Ensival, où il revient chaque été, il réalisera, entre 1928 et 1932, les quatorze stations du chemin de croix de l’église.
Emile Deckers est nommé officier de la Légion d'honneur en 1935.
A Alger, "l'exposition Deckers", qui se tient chaque année, est devenue un véritable évènement artistique.
Après la restauration des chapelles de l'archevêché et du séminaire d'Alger, il décore en 1936 la coupole du chœur de la basilique Notre-Dame d'Afrique d'une grande fresque de 200 m2.
En 1937-38, il est également chargé de la décoration de la coupole de l'église Saint-Charles du quartier de l'Agha.
Il visite et peint dans le massif de l'Aurès avant qu'une remarquable rétrospective de son travail ne soit organisée à Alger en 1940.
En 1940, il s'installe près de sa fille Astrida en Afrique centrale, à l'est du Congo, au Ruanda-Urundi, territoire à l'époque sous protectorat belge.
Dix ans plus tard, en 1950, de retour à Alger, il y dirige un atelier de peinture où se côtoient près de 40 élèves.
En 1959, Deckers est élevé au rang de chevalier de l' Ordre de Léopold.
Il ne quittera définitivement l'Algérie qu'en 1966.
De retour en Belgique, Emile Deckers est décédé à Verviers en 1968.
Émile Deckers a peint plus de 1 000 tableaux dont une très grande majorité de portraits.
Cette galerie de visages de femmes, d'hommes et d'enfants, qui, choisis parmi la population indigène, sont empreints d'un réalisme et d'une vérité saisissante, constitue un précieux témoignage de l'Algérie de l'époque.
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