La dernière séance de négociation consacrée au « groupement d'employeurs » s'est conclue sur un constat d'échec .En effet, les organisations syndicales ont rejeté unanimement le projet d'accord du patronat.
La négociation a été biaisée dès le départ en raison de son contexte particulier : le législateur a voté en juillet dernier une loi libéralisant la création des groupements d'employeurs et avait concédé la possibilité de déroger à cette loi par un accord national interprofessionnel conclu avant fin octobre. Or, la loi reprenait, au mot près, les mesures souhaitées par le patronat en particulier la suppression de l'interdiction d'appartenir à plus de deux groupements d'employeurs, la suppression de l'obligation pour les entreprises de plus de 300 salariés de conclure un accord collectif pour pouvoir adhérer à un groupement d'employeurs, la possibilité d'aménager la responsabilité solidaire entre membres du groupement pour les dettes sociales.
Le patronat, non content de ne pas revenir sur ces trois points, jugés par l'ensemble des organisations syndicales comme devant être corrigés, voulait, en plus, profiter de cette négociation pour créer un nouveau cas de recours au CDD. Il souhaitait pouvoir recruter les salariés en CDD « lors de l'année de création du groupement d'employeurs ou lorsque l'organisation de l'activité n'est pas encore consolidée, avant transformation en CDI ».
L'intransigeance du patronat a conduit à l'échec de cette négociation. La démonstration est faite que lorsque le Medef obtient par la loi la déréglementation du travail, il méprise le dialogue social.
C'est d'autant plus regrettable que la situation des salariés mis à disposition dans les groupement d'employeurs est difficile et créée une insécurité en terme d'emploi : de trop nombreux CDD et temps partiel, des modifications constantes en terme de mobilité géographique et d'horaires de travail, une non-reconnaissance des qualifications et peu d'espoir en terme de déroulement de carrière. L'urgence était donc de sécuriser la situation de ces salariés et non de l'aggraver comme le fait la loi.
Tout au long de ces négociations la CGT avait émis des propositions concernant les droits des salariés pour empêcher qu'ils ne soient considérés comme un vivier corvéable à merci pour les entreprises utilisatrices et pour leur assurer un parcours professionnel digne.
Les négociations n'ayant pas abouti, la loi votée va s'appliquer intégralement et risque de dénaturer cette forme d'emploi.
La CGT sera vigilante et mettra en œuvre toutes les actions possibles pour que les groupements d'employeurs ne deviennent pas un intérim low cost.
Montreuil, 28 octobre 2011
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