Dissonances dans le monde de l'Education Nationale: "Le ministre de l'Éducation, Luc Chatel, a donné hier sa conférence de presse en vue de la rentrée scolaire. Une rentrée « particulièrement riche » de nouveauté selon lui.
On ne lui enlèvera pas ce point. Entrée en vigueur de la réforme du lycée et de celle de la formation des enseignants, revalorisation des jeunes professeurs, modification du système des remplacements, prévention de l'illettrisme en maternelle, expérimentations « cours le matin et sport l'après-midi » et dans les établissements les plus exposés à la violence, développement des internats d'excellence et mesure issue des « états généraux de la sécurité à l'école ». Sur le papier, ça rend pas mal.
Mais lorsque deux syndicats, habituellement discrets, montent au créneau, ça nous interpelle. Le SNPDEN, principal syndicat des chefs d'établissement, et le SI-EN, syndicat des inspecteurs pédagogiques. Autant dire que ce sont les petits soldats du ministre qui se révoltent. Coup dur.
Particulièrement en ce qui concerne la formation des enseignants, la revalorisation des professeurs et la modification du système de remplacement. Le secrétaire adjoint du syndicat des directeurs, Michel Ricard : « Aujourd'hui, vous avez de jeunes enseignants qui viennent tout juste de passer leur concours, à qui on demande de faire un service complet sans aucune formation préalable à l'encadrement d'une classe ». Philippe Tournier, président dudit syndicat, en rajoute, dénonçant : « une politique de communication conçue surtout pour faire passer les suppressions de postes ». Du côté des inspecteurs, le point de vue est tout aussi amer.
« Une dégradation extrêmement sensible par rapport à la situation antérieure ».
C'est ce que déplore Patrick Roumagnac, secrétaire général du syndicat SI-EN. En cause ? Le remplacement de professeurs expérimentés par de jeunes stagiaires. De même, l'homme dénonce le « casse du siècle » : les 16000 suppressions de postes annoncées. Ce qu'en dit Luc Chatel : « Nous appliquons le cap qui a été voulu par le président de la République ». D'où l'utilité d'avoir un ministre.
Habituelle, et on ne s'en lasse pas, la subjectivité. Luc Chatel évite le sujet des grèves, qui commenceraient dès le lendemain de la rentrée (ça va faire des heureux), déclarant qu'elles sont liées à la réforme des retraites. Du côté du « terrain », personne ne mentionne les revalorisations de salaires pour les enseignants tuteurs. Et au milieu, coule une rivière... d'étudiants.
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