Paris 1931 : revoir l'Exposition coloniale: "EXPOSER UNE CULTURE COLONIALE
Le premier vote du Parlement relatif à l'Exposition coloniale eut lieu peu après la fin de la Première Guerre mondiale, en 1919. On parlait alors d'une exposition coloniale nationale. Mais la loi décidant l'organisation d'une exposition coloniale à Paris date de l'année suivante. Elle fut promulguée le 17 mars 1920 par le président Paul Deschanel ; l'exposition devenait exposition coloniale interalliée, elle devait se dérouler en 1925 et elle était liée déjà à la création d'un musée permanent des Colonies. La lourdeur du projet, tant sur le plan budgétaire que sur le plan technique de l'organisation, entraîna deux premiers reports de l'exposition, à l'année 1928 d'abord puis à l'année 1929, tandis qu'une loi du 9 avril 1926 donnait à cette dernière son intitulé définitif : Exposition coloniale internationale. Fin 1927, le Maréchal Lyautey demanda un nouveau délai supplémentaire de deux ans, reportant ainsi la date d'ouverture de 1929 à 1931. Lyautey était devenu commissaire général de l'exposition à son retour du Maroc en 1927, succédant à ce poste au gouverneur général des colonies, Angoulvant. Quatre commissaires généraux adjoints avaient été nommés, mais le poste le plus important au côté de Lyautey fut officialisé par un décret du 10 février 1930 nommant délégué général M. Olivier qui était, par ailleurs, gouverneur général des colonies.
Le rapport de synthèse de 1930
Début 1930, après dix ans d'atermoiements, de reports et la constitution d'innombrables commissions, le projet de l'exposition était définitivement engagé. Le ministère des Colonies publia en avril 1930 le rapport de synthèse intitulé Exposition Coloniale Internationale de Paris en 1931 - But et organisation.
Le point de départ, y explique-t-on, est le fait que la France possède le second empire colonial du monde et que les Français semblent l'ignorer ou s'en désintéressent. L'exposition doit donc faire oeuvre pédagogique, apprendre aux métropolitains ce qu'est leur empire, leur en faire comprendre l'utilité ainsi que le bénéfice qu'en tirent colonisateurs et colonisés, redonner un nouvel élan à la dynamique coloniale, développer chez les Français la mentalité coloniale : Aujourd'hui encore en France, bien que depuis longtemps déjà la formation de notre domaine d'outre-mer ait été conduite à son parfait achèvement, l'idée coloniale demeure toujours limitée à une élite. Un certain goût d'exotisme, à base de chorégraphie et de musique d'origine nègre, ne saurait faire illusion au point de laisser croire à l'épanouissement, en France, de cette mentalité coloniale si nécessaire. Le rapporteur donne donc un aperçu de ce que sait l'élite et présente d'abord un tableau historique."
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