dimanche 24 octobre 2010

Au coeur des étoiles

Au coeur des étoiles: "LES MAINS TENDUES

Ceux qui me connaissent savent que je n'aime pas m'attarder sur le passé. Je ne ressasse pas. J'ai besoin de tourner des pages, d'avancer, sans pour autant renier tout ce qui m'a construite. J'aime «me souvenir de», faire revivre certaines périodes de mon existence, surtout celles qui ont été joyeuses - et il y en a eu, par bonheur, beaucoup.

Sur l'écran de ma vie, les images défilent. Certaines sont nettes, presque vivantes - vibrantes, devrais-je dire -, d'autres restent dans le flou, et c'est peut-être mieux ainsi...

Je suis un peu brouillée avec la chronologie, les dates, les lieux. Parfois, quand on me demande de rapporter les événements avec précision, j'hésite. Une chose est sûre : je me souviens de l'essentiel. Les visages, les odeurs, les couleurs, les bruits... C'est une main qui se tend au hasard d'un tournant difficile à prendre, un peu comme sur cette corniche qui mène à Monte-Carlo, que j'ai tant de fois parcourue au volant de ma petite voiture, une jolie Renault Floride rose métallisé. «Tu as des goûts de luxe !» s'était exclamé mon entourage quand je m'étais offert, seule, ce petit bijou. Des goûts de luxe ? Si avoir des goûts de luxe signifie aimer ce qui est beau, raffiné, élégant, alors oui, j'avais et j'ai toujours des goûts de luxe. Le glamour, oui, le m'as-tu-vu, non. La grâce, l'élégance, oui. Le superficiel, la vulgarité, non.

Du gris clair au gris foncé, en passant par le «noir c'est noir», mais sans jamais oublier le rose poudré teinté de nostalgie des moments d'émotion et le rouge vif des coups de coeur - je suis une Méditerranéenne, tout de même ! -, les épisodes se bousculent avec, pour décor, mon triangle d'or. Nice, Monte-Carlo, Paris. Mais Nice sera toujours mon point d'ancrage, ma ville préférée entre toutes. Je le sais, je le sens. C'est presque animal. Dans l'avion qui me ramène vers elle, après une longue semaine de rendez-vous parisiens ou de tournages, mon coeur bat la chamade. Pendant toute la durée du vol, sans même jeter un coup d'oeil à travers le hublot, je pourrais remplacer au pied levé l'hôtesse de l'air - jeune fille, c'était le métier que je rêvais d'exercer - ou le steward, annoncer où nous sommes et dans combien de temps nous nous poserons. C'est viscéral, oui."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire