Il y a des jours comme ça vous êtes de mauvaise humeur et on vous oblige à aller au cinéma alors que le film ne vous intéresse pas du tout. Il faut bien admettre que les « aventures sentimentalo-rocambolesques de Nick Twisp, un adolescent amoureux lancé sur les traces de la fille de ses rêves, qui s’invente un double pour la séduire » ce n’est pas très intéressant, on a déjà vu bien mieux en matière de pitch de départ. Et pourtant Be Bad ! (ou si vous préférez Youth in Revolt en vo) est mon coup de cœur du mois, le film qu’il ne faut surtout pas rater sous peine de louper une très belle comédie d’amour.
Les histoires d’amour au cinéma sont des grands classiques et même les films pour teenagers n’y échappent pas. A priori Be Bad ! n’en est qu’un de plus avec une énième romance impossible entre deux ados, séparés par la distance et voués à voir leur histoire devenir une éphémère aventure d’été. Mais c’était sans compter sur un scénario plus malin qu’en apparence, transformant une simple amourette en film d’aventure improbable et incroyable. Prêt à tout pour vivre avec la future mère de ses enfants, le jeune Nick Twisp décide de devenir un vrai rebelle afin d’être expulser de chez maman (dont l’unique source de revenu est sa pension alimentaire) et d’aller vivre chez son paternel, en lui ayant trouver au passage un nouveau travail dans la ville de sa dulcinée. A partir de là, les galères s’enchainent tandis que Nick doit gérer sa seconde personnalité très « bad boy », François Dillinger (du nom du célèbre braqueur), récupérer la belle Sheeni Saunders et affronter son ex, l’insupportable Trent. Rien que ça !
Un programme chargé pour notre héros, permettant au récit de ne jamais perdre en rythme tout au long du film. Un point à souligner en comparaison de nombreuses comédies dont le charme se dissout au fil du visionnage. C’est simple, du début à la fin le spectateur est pris dans une aventure complètement loufoque aux personnages dingues et attachants. Entre une mère à la vie sentimentale complexe, un meilleur ami asocial, un compagnon de route uniquement motivé par la possibilité de coucher avec une fille (qui elle, espère coucher avec 50 mecs avant d’aller à l’université) et un double qui n’hésite pas à enfreindre la loi, Nick Twisp va avoir fort à faire s’il veut atteindre son but. La qualité du scénario et de l’écriture des personnages ne seraient rien cependant sans un casting quatre étoiles aussi bien pour les personnages principaux que les seconds rôles. Avec Zach Galifianakis (que tout le monde connait depuis Very Bad Trip) dans le rôle du beau père, Ray Liotta dans celui de l’amant de sa mère et Steve Buscemi pour celui du père, Michael Cera est bien entouré. Celui-ci prouve d’ailleurs tout ses talents d’acteurs en parvenant à interpréter deux personnages avec brio. La belle du film est incarnée par la très jolie Portia Doubleday et il faut saluer aussi Jonathan B. Wright, exécrable mais génial dans le rôle de l’ex petit ami parfait (grand, blond, musclé, bien coiffé…). Le reste du casting est tout aussi bon entre le voisin qui occupe son temps en hébergeant des émmigrants et la famille de Sheeni (des parents catholiques intégristes fanatiques, un frère consommateur de champignons hallucinogènes… voyez le tableau).
Si Be Bad ! ressasse encore et toujours les mêmes thèmes liés aux teen movies telle que la virginité, les premiers ébats sexuels et n’en évite pas les clichés, il parvient à compenser le fond assez classique par la forme. L’histoire ne se prend jamais au sérieux, multiplie les situations improbables ainsi que les références culturelles diverses (musicales, cinématographiques…) et livre une belle histoire d’amour, aussi naïve que touchante. Au final chacun s’y retrouvera et même la petite morale de fin sonne juste puisque simple et véridique. Rien de nouveau certes mais tellement bien écrit et interprété. Pas un chef d’œuvre loin de là mais un petit bijou, une friandise dont on goûterait bien à nouveau. Et ça donne une bonne idée de la performance de Michael Cera dans Scott Pilgrim vs. the World qui sort le 1er décembre dans notre pays !
Pottio Dillinger
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